Archives

Environnement - Déchets : l'Ademe estime que les coûts de gestion baissent

Selon une étude de l'Ademe publiée le 25 juin, le coût de gestion des déchets à la charge des collectivités entame pour la première fois une courbe descendante.

Finie, la dérive des coûts de gestion des déchets ? Révélé à l'occasion du colloque annuel sur les déchets organisé par l'Ademe les 25 et 26 juin à Paris, le référentiel national des coûts du service public de gestion des déchets ménagers établi tous les deux ans par l'agence affiche des résultats encourageants. Sa matrice étant de mieux en mieux renseignée par les collectivités, l'échantillon étudié atteint 177 collectivités représentant 12,4 millions d'habitants. Soit 50% d'habitants en plus que lors de la précédente édition. Il en ressort une étude fine des coûts réellement supportés par plusieurs types de collectivités à compétence déchets (communautés urbaines, communautés d'agglomération, communautés de communes et syndicats) et des distinctions bienvenues par typologie d'habitat ou mode de collecte.
Le principal constat à en tirer est que, malgré de fortes disparités entre les collectivités, les coûts techniques par habitant ont diminué de 5% entre 2008 et 2010. Le coût national moyen du service public de gestion des déchets atteint en moyenne 85 euros par habitant. Les ordures moyennes résiduelles (OMR), autrement dit la poubelle du tout-venant, représentent avec 51 euros 60% du coût total par habitant tandis que les déchets recyclables hors verre (cartons, bouteilles en plastique...) coûtent 10 euros, le verre 1,30 euro et les déchets de déchetterie 18 euros.

Les ordures ménagères, flux le plus coûteux
 

La stabilisation du coût total par habitant s'explique par l'allègement de la facture liée à la gestion des déchets recyclables et par la baisse des volumes collectés à partir du tout-venant. Autre hypothèse avancée par l'Ademe : ce recul pourrait venir de l'impact favorable des politiques de prévention des collectivités. Un effort de prévention qui n'en reste pas moins "de longue haleine puisqu'il implique un changement de comportement profond et radical", nuance l'agence.
De fait, plus le tonnage des ordures ménagères résiduelles à collecter diminue, plus le coût technique par habitant baisse. Ce qui s'explique par le "poids des charges de traitement (42%) qui sont proportionnelles aux tonnages d'OMR". A contrario, pour un kilogramme d'OMR en plus à collecter, la facture augmente en moyenne de 20 centimes d'euro par habitant. Les coûts de gestion des déchets recyclables et du verre ont tendance à croître avec la densification de l'habitat. "Ces collectivités cumulent en effet une part plus importante de porte-à-porte et malgré cela des quantités collectées par habitant plus faibles", explique l'Ademe. Quant au coût des encombrants collectés au porte-à-porte, il se situe pour 50% des collectivités entre 194 et 355 euros par tonne, soit entre 0,8 et 3,3 euros par habitant.