Denain et Écoyeux minimisent les risques de contagion des proches des travailleurs (17-59)

A Écoyeux, les douches du stade municipal dédiées aux routiers (17)

En mars le confinement provoque la fermeture des aires de repos sur les autoroutes. Les chauffeurs routiers n'ont plus de lieux pour se laver ! La ville d'Écoyeux, en Charente-Maritime, leur ouvre les vestiaires du stade municipal.

Écoyeux est une commune de 1.400 habitants entre Saintes et Saint-Jean-d'Angély à proximité de l'autoroute A10. Lorsqu’à la mi-mars le gouvernement décide de confiner la population française, les autoroutes ferment leurs infrastructures de service et les chauffeurs routiers sont les premiers à en souffrir.

Un maire-adjoint d'Écoyeux, Olivier Laroche, qui professionnellement est en contact avec des transporteurs, prend immédiatement conscience du problème et propose au maire d'ouvrir aux routiers les vestiaires du stade de la commune. Le maire est d'accord, la préfecture aussi à condition que toutes les précautions soient prises. Le maire- adjoint s'organise avec des habitants pour le nettoyage des vestiaires et annonce l'initiative sur sa page Facebook. "Ça a été incroyable, raconte-t-il, plus de 100.000 personnes ont partagé mon post, je n'en revenais pas."

Lorsque le gouvernement annonce l'ouverture dérogatoire des commerces ou services indispensables à la chaîne logistique, la pression retombe. Depuis, seuls 4 à 5 routiers par semaine font halte à Écoyeux. L'accueil exceptionnel qui leur est réservé vaut le détour.

À Denain, la piscine devient sas de décontamination pour les travailleurs exposés (59)

Afin de permettre à tous les professionnels en activité de minimiser les risques de contamination, la ville de Denain leur a ouvert sa piscine afin qu’ils puissent se doucher et se changer avant de rentrer chez eux. Depuis le 30 mars, la piscine de Denain, ville de 20.000 habitants dans l'arrondissement de Valenciennes, est ouverte aux actifs 7 jours sur 7, de 7 h à 20 h pour l'utilisation des vestiaires et des douches. Le vestiaire des hommes est devenu "le vestiaire sale" et le vestiaire des femmes "le vestiaire propre". 

Les professionnels de santé, les policiers, les salariés de l'hypermarché voisin, etc. arrivent à la piscine le matin habillés avec leurs vêtements "de ville". Ils les déposent dans un casier du vestiaire propre et enfilent leurs vêtements de travail. Quand ils ont fini leur journée, ils repassent par la piscine et se rendent au vestiaire sale. Là, ils mettent leurs vêtements de travail dans des sacs plastiques, se douchent et passent dans le vestiaire propre pour récupérer leurs vêtements de ville et rentrer chez eux.

Infrastructures adaptées

Pour la maire de la commune, Anne-Lise Dufour-Tonini, l'utilisation de la piscine municipale coule de source : "Je connais des infirmières et des médecins qui avaient une peur bleue, non pas de faire leur travail, mais de rapporter le virus chez eux. L'ouverture de la piscine leur permet de disposer d'un sas et cela les rassure énormément."
Une quinzaine de professionnels utilisent quotidiennement ce service. Ils sont accompagnés par deux employés municipaux qui prennent en charge le nettoyage après chaque passage. Là encore rien d'extraordinaire car, en temps normal, la piscine est nettoyée très régulièrement avec des produits chlorés. 
Que la piscine soit ouverte ou fermée, le coût pour la commune est quasiment le même. Le dispositif qui rassure et évite la propagation du virus restera en place autant que de besoin.