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PLF 2017 - Des moyens en baisse pour la politique de la ville

La politique de la ville se déclinera en 2017 à travers deux piliers : le développement humain et la rénovation urbaine. Pour mener à bien cette politique, le projet de loi de finances 2017 prévoit un budget en faveur du ministère de la Ville en baisse, à 411 millions d'euros, contre 438 millions en 2016.
Ce budget, présenté vendredi 30 septembre par Patrick Kanner, ministre de la Ville, et Hélène Geoffroy, sa secrétaire d'Etat, comprend différentes enveloppes d'ores et déjà fléchées. Ainsi, pour ce qui est du développement de l'emploi dans les quartiers prioritaires et plus largement, pour "lutter contre le sentiment d'abandon [et] rendre effective la participation des habitants", selon les mots d'Hélène Geoffroy, 77 millions d'euros seront consacrés à la réussite éducative, 200 millions iront au soutien du secteur associatif de proximité "en faveur de la cohésion sociale dans les quartiers", et 67,2 millions financeront l'intervention de quelque 4.000 adultes-relais, "vecteurs de lien dans les quartiers populaires". En outre, la participation "active et contributive" des citoyens sera encouragée par le déploiement de 1.000 jeunes en service civique et par l'octroi de 1.000 euros à chaque conseil citoyen pour assurer son fonctionnement la première année.
Par ailleurs, pour redonner vie au commerce de proximité, une exonération fiscale pour les commerces de plus de 50 salariés réalisant un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros a été décidée. Une mesure de mixité et de rétablissement de la diversité commerciale dans les quartiers sera également mise en œuvre.

Anru : Matignon garde la main

Mais quelques jours après l'annonce par le Premier ministre Manuel Valls du retour de l'Etat dans l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) (lire ci-contre notre article du 28 septembre 2016), le ministre de la Ville était attendu sur le volet rénovation urbaine du budget. Sur ce sujet sensible pourtant, il laissera la primeur des grandes annonces à Matignon…
Tout au plus, Hélène Geoffroy a-t-elle apporté quelques précisions sur le sens de ce retour dans l'Anru : "Cela veut dire que nous pourrons avancer sur des conventions parfaitement globales, qui intégreront à la fois la rénovation sur l'habitat et le bâti mais aussi la restructuration des équipements publics, et notamment des écoles."
Ces actions seront notamment portées par les augmentations de la dotation de solidarité urbaine (DSU), à hauteur de 180 millions d'euros, et de la dotation Politique de la ville (DPV), pour les villes les plus pauvres. Mais aucun autre chiffre n'a été annoncé, les moyens supplémentaires devant faire l'objet "d'amendements gouvernementaux" lors de la discussion du projet de loi de finances, a précisé la secrétaire d'Etat, avant de conclure par l'annonce d'un prochain plan d'accélération du renouvellement urbain.