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Education prioritaire - Des parcours d'excellence dès la rentrée 2016 pour les élèves de 3e scolarisés en REP+ ou habitant en QPV ou en rural isolé

On en sait un peu plus sur le déploiement des parcours d'excellence depuis la présentation du rapport de Pierre Mathiot, délégué ministériel aux parcours d'excellence, le 16 juin, à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, et à Hélène Geoffroy, secrétaire d'Etat en charge de la Ville, lors d'un déplacement des deux ministres au collège Erasme de Strasbourg.
Le principe n'a pas changé depuis la création du dispositif décidée lors du comité interministériel à l'Egalité et à la Citoyenneté (Ciec) des Mureaux d'octobre 2015. Il s'agit d'accompagner des jeunes collégiens volontaires de la 3e à la terminale issus de milieux modestes, vers une poursuite d'études ou une insertion professionnelle "ambitieuse et réussie" ; pour cela, "un coaching collectif et des visites culturelles leur seront proposés dès la classe de 3e, puis ils bénéficieront d'un suivi individualisé tout au long de leur scolarité au lycée quelle que soit la filière choisie". Le dispositif s'inscrit résolument dans la continuité des cordées de la réussite qui bénéficient aujourd'hui à 80.000 élèves boursiers.

Un déploiement en trois temps

Son déploiement se fera bien en trois temps. Dès la prochaine rentrée scolaire, des parcours seront mis en œuvre "prioritairement" auprès d'élèves de 3e scolarisés en REP+, "sans exclure des collèges accueillant des élèves résidant dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) et le cas échéant en milieu rural isolé". Le ministère estime "qu'à la rentrée 2016 ce pourrait être le cas de 20% à 30% des élèves de 3e des 352 collèges REP+" et avec les collèges isolés, il anticipe que "entre 350 et 400 collèges pourront être concernés", sans préciser le nombre d'élèves que cela représenterait...
A la rentrée 2017, les parcours seraient étendus aux élèves de 3e scolarisés dans les 730 REP et le suivi de la génération précédente sera assuré en classe de seconde dans leurs lycées d'accueil. Pour les deux années suivantes, la montée en charge sera assurée en classe de première et terminale des lycées d'accueil des jeunes de 3e.
Une circulaire interministérielle, qui partirait "avant la fin du mois de juin", précisera tout cela. Elle demandera l'instauration au niveau académique d'un comité de pilotage dédié et définira les objectifs et moyens financiers associés au déploiement.

REP et QPV

Il semble que les points prioritaires définis par Pierre Mathiot, dans son rapport-cahier des charges au déploiement du dispositif, aient bien été entendus. Il fallait en effet, selon lui, d'abord accompagner davantage de jeunes, scolarisés dans davantage d'établissements du secondaire : il suggérait d'accompagner "prioritairement mais pas exclusivement ceux qui sont scolarisés dans l'éducation prioritaire".
Il proposait également de viser "un public plus diversifié dans ses dispositions scolaires et dans ses aspirations académiques et professionnelles" et inscrire la démarche "dans la durée en mettant sur pied un continuum d'accompagnement qui bénéficie aux élèves depuis la classe de 3e jusqu'à la terminale". Pierre Mathiot insistait également pour "renforcer les partenariats locaux" et il préconisait pour cela, notamment : d'accorder les moyens financiers et humains, que des "intervenants formés" assurent une présentation de l'enseignement supérieur "dans sa diversité et de ses codes" et d' "amplifier les opportunités de mobilités des élèves" par des visites d'institutions, d'établissements d'enseignement supérieur et d'entreprises.
Lors du Ciec des Mureaux d'octobre 2015, le ministère de l'Education nationale avait indiqué que "Associations, collectivités et branches professionnelles pourront s'y associer". Celui de Vaulx-en-Velin du 13 avril dernier avait annoncé que le dispositif bénéficierait de moyens supplémentaires "à hauteur de 12,5 millions d'euros".