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Education à l'alimentation : les collectivités et les écoles aux fourneaux !

De quelle information nutritionnelle le convive de restauration collective, et notamment l'élève à la cantine, dispose-t-il ? De quasiment aucune, alors que l'alimentation fait l'objet de "préoccupations largement partagées". C'est le constat d'une mission conjointe des Inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (Igaenr) et du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), mandatée en décembre 2016 sur "l’amélioration de l’information nutritionnelle en restauration collective". Cette information "doit s’intégrer dans une stratégie d’éducation à l’alimentation plus large", écrit la mission dans son rapport rendu en mai dernier.
La mission observe toutefois quelques progrès en la matière : un plan alimentaire départemental dans les Yvelines, des "audits de ce qui est servi aux élèves" dans d'autres départements, la valorisation des produits locaux dans les repas servis… Mais ces efforts reposeraient "très souvent sur la volonté et la détermination d’une personne". 

Renforcer le lien entre l'éducatif et le périscolaire

Les inspecteurs plaident pour "un portage au plus haut niveau de l'Etat" d'une telle politique et pour une appropriation collective de ces enjeux d'éducation à l'alimentation, notamment via la formation des cuisiniers et préparateurs.
Ils recommandent aussi d'"ouvrir l'école pour faciliter l'éducation à l'alimentation pour tous", cela "en optimisant les outils déjà existants : projet d’établissement et d’école, comité d’éducation à la santé, espaces parents, liens avec le périscolaire, utilisation des cuisines pour des ateliers parents/ enfants".
La mission rappelle en effet que si "la restauration scolaire relève des collectivités concernées" – parfois tenues d'arbitrer "entre qualité des repas et accès aux plus démunis" -, les chefs d'établissement sont responsables au titre des conditions sanitaires, mais aussi des "conditions d’apprentissage scolaire". Il s'agirait donc pour l'Education nationale de s'impliquer davantage. 
"Le lien entre temps scolaire et temps périscolaire est particulièrement important dans le primaire et encore plus en maternelle en matière d’éducation à l’alimentation", insiste la mission qui recommande de renforcer ce lien. L'intégration d'un volet alimentation dans les projets d'établissements peut être un levier, de même que "les initiatives fédératrices entre personnels / parents / enfants".

Des clauses sur l'implication des cuisiniers

La mission recommande aux donneurs d'ordre d'enrichir les cahiers des charges des appels d'offre en restauration collective de deux clauses. Une première clause sur "l’implication des cuisiniers et préparateurs dans la transmission de messages accompagnant le convive dans ses choix". Une seconde sur l'étiquetage nutritionnel, pour faciliter davantage le choix du convive. La mission propose d'expérimenter l'adaptation de l'étiquetage simplifié "Nutriscore" à la restauration collective.
En ce qui concerne les restaurants universitaires, la mission propose enfin d'"élargir les compétences des Crous à l’accompagnement alimentaire des étudiants pour développer les initiatives en la matière, qui dépendent jusqu’à présent de la seule implication personnelle des gestionnaires".

 

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