Emeutes : "Revoir notre politique de répartition des difficultés"

Réponse aux émeutes, rentrée scolaire, planification écologique, prix de l'énergie... Depuis la Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a survolé ce lundi 24 juillet sur TF1 et France 2 les sujets qui attendent le gouvernement à la fin de l'été.

Après "des violences inqualifiables", c'est "le retour de l'ordre qui a prévalu", s'est félicité Emmanuel Macron, interrogé sur son analyse des émeutes urbaines de fin juin lors d'une interview télévisée organisée à distance pour le 13 heures de TF1 et France 2 alors qu'il venait d'arriver en Nouvelle-Calédonie. Constatant que parmi les 500 à 600 jeunes déférés devant la justice après ces événements, on compte pour une bonne part des "très jeunes" (16 ans en moyenne), n'ayant jusqu'ici pas commis d'infraction, évoluant dans "un cadre familial fragilisé"…  le chef de l'Etat a considéré que la première des réponses doit être "l'ordre, l'ordre, l'ordre". Y compris "le retour de l'autorité dans la famille", familles qu'il faut "responsabiliser, accompagner". Autre enjeu : "l'autorité des élus". Et, dans les quelque 500 villes touchées par les violences, la nécessité de "revoir notre politique de répartition des difficultés" : "Pendant des décennies, on a concentré les difficultés dans les mêmes quartiers, aux mêmes endroits. Ça, c'est un chantier que nous devons ouvrir avec les maires", a-t-il déclaré. Il est également revenu sur "la question des réseaux sociaux" qui auraient contribué à jeter de l'huile sur le feu et la nécessité de "trouver un ordre public numérique". Afin de tirer d'autres "enseignements" de ces événements, "le travail va se poursuivre pendant l'été" et "à la fin de l'été, avec l'ensemble des parties prenantes, nous mettrons en place de grands chantiers", a rappelé le président.

Celui-ci avait auparavant listé les principaux "chantiers" sur lesquels le gouvernement a récemment avancé, sur la base des quatre priorités établies en avril dernier pour les "100 jours" :
- Le texte sur le plein emploi, la réindustrialisation et l'attractivité, le texte sur l'industrie verte.
- La "décarbonation" avec le texte sur le nucléaire, celui sur les énergies renouvelables, le travail sur la planification écologique et le plan Eau.
- Des "services publics plus efficaces" notamment en matière d'éducation et de santé.
- "L'ordre" avec la loi "d'orientation sur la justice et la loi de programmation militaire".

En matière d'éducation, Emmanuel Macron a assuré qu'il y aura "un professeur devant chaque classe" en septembre, grâce à la poursuite des recrutements de contractuels mais aussi à la mise en place du "pacte enseignant" qui permet à ceux qui le souhaitent de remplacer leur collègue absent contre rémunération. Il a, plus globalement, rappelé plusieurs chantiers qu'il avait notamment évoqués lors de son déplacement à Marseille (voir notre article du 27 juin) : maternelle dès 2 ans dans certains quartiers, baisse du nombre d'élèves par classe, sport à l'école, éducation artistique et culturelle, possible heure de soutien en 6e au collège, accueil de 8h à 18h dans certains quartiers, réforme du lycée professionnel, réforme du bac, amélioration de Parcoursup… Le tout formant un "immense chantier" pour l'Education nationale, qui sera mené "avec les acteurs du périscolaire".

Autre sujet d'actualité abordé par les intervieweurs, "le pouvoir d'achat". Emmanuel Macron a confirmé la fin du bouclier tarifaire sur l'énergie le 1er août mais assuré que l'Etat "continuera d'aider les plus modestes". Il a par ailleurs indiqué que certaines futures baisses de prélèvements fiscaux (y compris sur les entreprises) actuellement à l'étude seront détaillées "dans quelques semaines" et inscrites dans la loi pluriannuelle de dépenses publiques.

Enfin, sur le terrain de l'écologie, le chef de l'Etat a rappelé que la "planification écologique" qu'Elisabeth Borne a "soumise à concertation" sera présentée "à la fin de l'été", "secteur par secteur" – agriculture, industrie, particuliers, collectivités locales, Etat, bâtiment… "Nous devrons faire deux fois plus vite" que les cinq dernières années durant les cinq années qui viennent pour réduire les émissions de CO2 et tenir les objectifs climatiques, a-t-il déclaré, assurant que "dès l'année prochaine", "plusieurs milliards d'euros en plus" seront "investis dans l'écologie".