Emmanuel Macron : ordre, réindustrialisation, services publics, planification écologique

"Continuité et efficacité" : au lendemain du remaniement, Emmanuel Macron a donné ce vendredi 21 juillet sa feuille de route à la nouvelle équipe gouvernementale d'Élisabeth Borne. Le président doit encore s'exprimer devant les Français dans "les prochains jours" pour "revenir sur les 100 jours" et "redresser les perspectives de la rentrée", a précisé l'Élysée, sans plus de précisions sur le calendrier et le format.

Lors d'un rare moment retransmis en direct, à l'ouverture du premier conseil des ministres de l'équipe remaniée, le chef de l'État a, 25 minutes durant, tracé le bilan de l'année écoulée et esquissé les priorités de la rentrée. "Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d'énergie et d'économie et puis mis en oeuvre la feuille de route des 100 jours" décrétés le 17 avril pour trouver un débouché à la crise des retraites, a-t-il relevé. "C'est pourquoi j'ai choisi la continuité et l'efficacité pour les temps qui viennent", a-t-il souligné, justifiant ainsi en pointillés un remaniement relativement limité (voir notre article).

Il a plaidé en faveur d'un "cap clair" : "l'indépendance du pays pour pouvoir consolider un modèle plus juste", autour de quatre chantiers, l'ordre républicain, la réindustrialisation et le "plein emploi", les services publics et la planification écologique avec une présentation à la fin de l'été "qui touchera tous les secteurs" et "donnera de la visibilité (...) en termes d'investissements et qui a été le fruit d'un très gros travail ces derniers mois". Sur la réindustrialisation et le plein emploi, il a rappelé que "le chômage a continué de baisser" : "Nous avons créé 1.700.000 emplois, dont plus de 100.000 dans l'industrie, nous avons rouvert et nous continuons de rouvrir des usines là où nous en fermions depuis des décennies."

Revenant sur les récentes émeutes, il a souhaité une "réponse complète et profonde", insistant sur "l'exigence d'ordre", face à un "risque de fragmentation (et) de division profonde de la nation". "Il y a un besoin d'autorité, de respect et d'espérance légitime", a-t-il martelé. Il a appelé à "continuer à être aux côtés des maires" dans les villes où de nombreux bâtiments ont été détruits, et à "continuer de soutenir et de recruter nos forces de l'ordre pour que le calme tienne". Au-delà, il a prévenu son gouvernement tout juste remanié qu'il faudra apporter à ces émeutes "une réponse complète et profonde qui se joue à l'échelle de la nation", rappelant que plusieurs ministres avaient la tâche cet été de "tirer les leçons de ce qui s'est passé". "Cela structurera aussi nos travaux de rentrée", a-t-il expliqué.

Parmi les autres grands chantiers de la rentrée, il a énuméré la phase finale de la préparation des JO... et la mise en "ordre" des finances publiques : "À la rentrée, nous aurons à préparer en quelque sorte le pays pour un cadre exigeant et l'ordre en matière de finances publiques", avec une "stratégie" comprenant notamment "une gestion raisonnable de nos déficits".

Emmanuel Macron a aussi annoncé la relance de plusieurs "conseils nationaux de la refondation" (CNR) à la rentrée "sur beaucoup de chantiers ministériels", notamment la santé et l'éducation.

 

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