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Communication - En 2015, les collectivités ont apporté 54% des ressources des télévisions locales

Invité à s'exprimer, le 7 juin, devant l'assemblée générale du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti), Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel CSA), est revenu notamment sur la situation des télévisions locales. Celles-ci sont en effet l'une des composantes des médias audiovisuels indépendants, même si elles sont de plus en plus nombreuses à être soutenues ou gérées directement par des collectivités territoriales.

Des "piliers de pluralisme et de démocratie dans les territoires"

Olivier Schrameck a réaffirmé à cette occasion l'attention portée par le CSA aux télévisions locales, "qui doivent s'affirmer comme des piliers de pluralisme et de démocratie dans les territoires". Un rôle quelque peu obéré par les difficultés récurrentes de ces chaînes, que reconnaît d'ailleurs le CSA dans son rapport d'activité 2015.
Pour autant, "les télévisions locales peuvent compter sur le CSA pour les accompagner dans leur développement". Quelques mesures récentes ou en cours ont été prises en ce sens, comme la volonté du CSA de permettre au plus grand nombre de chaînes locales de migrer vers la diffusion en HD (haute définition) à partir du 5 avril dernier et d'accroître leur attractivité par un gain de qualité d'image. Les appels à candidatures passés en décembre 2015 ont ainsi permis à 28 TNT locales (télévisions numériques terrestres) de s'assurer la possibilité d'une diffusion HD. Ces appels à candidatures continuent en 2016, avec déjà quatre en cours (un dans les Hauts-de-France et trois en Paca) et un cinquième qui vient d'être lancé par le CSA sur la zone de Toulouse.
De façon plus large, le président du CSA affirme veiller "à ce que les appels lancés pour des services de TNT locales concernent des zones de couverture suffisantes pour assurer un développement économique viable au service sélectionné", ainsi qu'à la bonne exposition des chaînes locales et indépendantes dans les offres des distributeurs.

Seules 40% des chaînes locales présentent un résultat positif

Il est vrai que le rapport d'activité 2015 du CSA met - à nouveau - en évidence la fragilité des télévisions locales. A la fin de 2015, plus de 42 millions de téléspectateurs métropolitains (soit 64% de la population métropolitaine) avaient ainsi la possibilité de recevoir, sur la TNT, au moins une des 40 chaînes locales (trois chaînes locales ayant également été autorisées à titre temporaire). A cette date, 574 émetteurs diffusaient 24 chaînes locales sur le multiplex R1, et 61 émetteurs diffusaient 19 chaînes locales, ainsi que France 24 sur un multiplex autonome ("simplex" ou multiplex local).
Même si la situation sur ce point a peu évolué depuis 2013, les télévisions locales sont fortement dépendantes des financements des collectivités territoriales. Ces derniers représentent désormais 54% des ressources des chaînes locales hertziennes, essentiellement sous la forme de contrats d'objectifs et de moyens (COM). A l'inverse, la publicité - à 94% locale - ne représente qu'un peu plus du quart de leurs recettes en moyenne.
La conséquence est que moins de quatre chaînes sur dix présentent un résultat d'exploitation positif et que le secteur enregistre une perte d'exploitation cumulée de 6,6 millions d'euros, pour un total de charges annuelles de 54,3 millions d'euros. Ces pertes accumulées ont entamé les fonds propres des sociétés, qui affichent une situation nette cumulée négative de près de 20 millions d'euros.