Audiovisuel - L'Avicca s'inquiète d'une déstabilisation des télévisions locales

En mars dernier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) publiait son rapport sur "L'avenir de la plateforme TNT" (voir notre article ci-contre du 21 mars 2013). Ce document invitait notamment le gouvernement et le Parlement à définir, en concertation avec les opérateurs, "les prochaines évolutions de la plateforme TNT". Le 2 juillet, la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) du ministère de la Culture et de la Communication a donc lancé une consultation sur l'avenir de la plateforme TNT.

Embouteillage de consultations

Ce lancement semble d'ailleurs avoir quelque peu pris de cours le CSA, qui a décidé, le 3 juillet, de reporter le lancement de sa propre consultation publique relative à la ressource disponible sur la plateforme TNT. Le CSA souhaite en effet "tenir compte des décisions que le gouvernement pourrait prendre sur l'avenir des fréquences affectées au secteur audiovisuel, avant d'envisager une consultation préalable au lancement d'un éventuel appel aux candidatures portant sur les ressources radioélectriques disponibles".
En attendant, la consultation de la DGMIC se situe dans un contexte bien précis : "la perspective d'une cession éventuelle d'ici la fin de la décennie d'une partie des fréquences de la bande UHF aujourd'hui utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre (TNT) aux services mobiles à haut débit". Dans sa réponse à la consultation, l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) ne s'oppose pas à cette redistribution de la ressource, sous réserve que "l'intérêt public [guide] les choix de l'Etat pour l'articulation de l'utilisation des différents supports (réseaux filaires, hertzien, satellite...)".

Recentrer la TNT sur l'offre gratuite

Mais surtout, l'Avicca - qui a préparé sa réponse avec l'Union des télévisions locales de service public (UTLSP) - "attire particulièrement l'attention sur l'importance de ne pas déstabiliser les télévisions locales et de lancer une concertation pour préparer le passage à la haute définition dans un calendrier adéquat". Elle souhaite notamment que les pouvoirs publics ou le CSA réunissent France 3 et les télévisions locales - présents conjointement sur différents émetteurs d'un même multiplex -, en vue "d'examiner le bon rythme pour cette transition de leurs points de vue, puis de voir l'articulation avec l'évolution globale". Le passage au format d'encodage MPEG-4 doit en effet permettre une économie de coût - précieuse compte tenu de la fragilité financière des chaînes locales -, du moins si les chaînes restent transitoirement en SD (Standard Definition). De façon plus générale, l'Avicca estime que "la TNT doit sans doute se concentrer sur une offre gratuite, 'basique', ciblant les publics les plus larges (tant au niveau national que local), avec un niveau de qualité correspondant à une implémentation massive dans les équipements de réception, tant pour le signal principal que pour les données associées".
Enfin, l'association, qui préconise un passage le plus rapide possible au format MPEG-4, suggère la mise en place d'"aides sociales ciblées" pour les ménages modestes, comme cela fut le cas pour accompagner l'extinction de la télévision analogique et le basculement sur la TNT.  

 

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