En 2023, les embauches se stabilisent et les difficultés de recrutement augmentent

Pôle emploi dénombre plus de 3 millions de projets de recrutement en 2023. Un haut volume d’embauches qui se répartit inégalement sur le territoire. Les difficultés de recrutement progressent. Déjà élevées en 2022, elles étaient notamment liées aux rémunérations trop faibles ainsi qu’à un manque de compétences techniques ou relationnelles.

Les intentions d’embauche se maintiennent à haut niveau en 2023. L’enquête sur les besoins en main-d’œuvre de Pôle emploi, publiée le 7 avril, dénombre 3,039 millions de projets de recrutement. C’est 0,2% de moins que l’an dernier mais 12% de plus qu’en 2019. 31% d’établissements prévoient d’embaucher.

Les projets de recrutement augmentent fortement dans l’hébergement-restauration (+8,3%), la commerce et la réparation automobile (+10%), tandis qu’ils restent stables dans l’industrie (+0,8%). Ils diminuent dans les services aux entreprises (-0,3%), dans la construction (-1,5%), l’agriculture (-4,5%) ainsi que dans le commerce (-3,1%), en particulier dans le détail.

Les évolutions territoriales sont marquées : les projets de recrutement s’accroissent de 12,1% en Normandie et de 11,1% en Centre-Val de Loire entre 2022 et 2023 alors qu’ils diminuent en volume en Hauts-de-France (-8%) et en Grand Est (-6,1%). Les intentions d’embauche baissent aussi en Île-de-France (-1,6%), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,6%) et en Pays de la Loire (-2,2%) ; pour autant, les difficultés de recrutement augmentent dans ces territoires. 

Petite hausse des difficultés de recrutement

Parmi les métiers à forts volumes de recrutements jugés difficiles, on retrouve les aides à domicile et aides ménagères, les maçons, les coiffeurs et esthéticiens, les plombiers et chauffagistes ou encore les conducteurs de transport en commun sur route, ainsi que les menuisiers et ouvriers de l’agencement et de l’isolation. Les difficultés s’accroissent pour les pharmaciens, et les ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal, souligne Pôle emploi.

Un peu plus nombreux qu’en 2022, 61% des employeurs se préparent en 2023 à rencontrer des difficultés dans leur recrutement, selon Pôle emploi. Les pénuries de candidats préoccupent 85% des établissements et 79% d’entre eux anticipent des profils inadéquats. 52% des recruteurs identifient des facteurs de faible attractivité, tels que les conditions de travail, le déficit d’image, ou la question de l’accès au lieu de travail.

Un manque de compétences techniques

Pôle emploi apporte d’autres détails quant aux difficultés rencontrées par les employeurs en 2022. Le manque de candidatures ou les désistements sont attribués par 48% des établissements concernés à des rémunérations trop faibles ou pas assez attractives, en particulier dans la construction, l’hébergement-restauration et les services aux personnes. La concurrence avec d’autres entreprises est citée par 44% des employeurs, en particulier dans les activités informatiques. Viennent ensuite la technicité du poste proposé (30% des établissements), la pénibilité ou le caractère risqué du métier (30%), ainsi que les horaires décalés ou trop importants (28%). L’image du métier préoccupe 16% des établissements en difficulté de recrutement, notamment dans le secteur de la santé et de l’action sociale. 

Se penchant sur le sujet de l’inadéquation des profils des candidats, Pôle emploi souligne qu’il s’agit d’abord d’un manque de compétences techniques pour la moitié des employeurs et en particulier dans les activités informatiques et la construction. 39% d’entre eux signalent un défaut de présentation et de compétences relationnelles, notamment dans l’hébergement-restauration et le commerce de détail. 21% mentionnent les défauts d’expression écrite et orale et 13%, le manque de compétences informatiques et bureautiques.

Le manque d’expérience est mis en cause par 63% des employeurs, soit davantage que l’insuffisance du diplôme ou de la formation, motif cité par 52% des établissements. 63% d’entre eux évoquent un manque de motivation, qui se traduit par l’attitude en entretien ainsi que par l’absence à l’entretien d’embauche.

68% d’employeurs prêts à former

Pour résoudre les difficultés de recrutement, 86% des établissements concernés envisagent de faire appel à Pôle emploi et 68% à solliciter d’autres intermédiaires ; 78% sont prêts à former des candidats ; 65% à rendre l’offre plus attractive ; 60% à faire appel à des profils différents. Le recours à l’intérim ou à d’autres types de contrats est envisagé dans 52% des cas.

Au total, près de trois employeurs sur quatre (73%) envisagent en 2023 de passer par les services de Pôle emploi pour recruter. "La simplicité d’accès aux services de Pôle emploi et l’importance de son fichier de candidats sont les principales raisons avancées par les recruteurs qui font appel à Pôle emploi", indique la direction des statistiques, des études et de l’évaluation de l’établissement public.

 

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