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En Ile-de-France, l'Ademe élargit le cercle de ses partenaires

La volonté du nouveau directeur régional de l'Ademe Ile-de-France est claire : miser sur l'innovation, en renforçant la coopération avec les régions voisines (Normandie, Hauts-de-France) et, par "effet de masse", en faisant entrer de nouveaux partenaires dans sa dynamique de soutien aux projets de transition écologique. La présentation de sa feuille de route le 15 février a permis de faire le point sur son action auprès des acteurs publics et collectivités.

A nouveau responsable, nouvelles perspectives ? Succédant à Joëlle Colosio, venue en interne de la qualité de l'air, Michel Gioria, nouveau directeur régional de l'Ademe Ile-de-France, également venu du sérail mais côté recherche, compte apporter sa touche et l'a fait savoir le 15 février lors d'un point presse où des défis intéressant les acteurs publics et collectivités franciliens ont été dévoilés.
Après avoir soutenu via divers appels à candidatures des projets de valorisation de la biomasse, de méthanisation ou de solaire thermique, le recours au fonds Chaleur, son principal levier d'action, a permis de boucler de récents tours de table sur d'ambitieux projets, notamment de géothermie, à Cachan dans le Val-de-Marne (un nouveau doublé financé avec Dalkia et la région).

Plus de chaleur dans les tuyaux

Mais c'est déjà un tout autre potentiel, celui de la chaleur fatale (chaleur dérivée d'un site de production mais non nécessairement récupérée), qui intéresse cette direction régionale forte d'une petite quarantaine d'experts et au budget contraint (en baisse de trois millions d'euros/an). Sa dernière étude recense ces énergies à valoriser notamment pour alimenter les réseaux de chaleur. Les passages intéressant les collectivités portent sur la récupération de la chaleur sur des bâtiments tertiaires "d'autant plus émetteurs qu'ils en sont fortement consommateurs comme les hôpitaux", ou bien à partir d'eaux usées en sortie de logement collectif ou de déchets non dangereux incinérés en UIDND (18 unités en fonctionnement). De la chaleur fatale pourrait aussi être récupérée sur une vingtaine de data centers. Parmi les projets en cours d'examen, certains sont portés par des collectivités en lien avec le développement de leurs réseaux de chauffage urbain. "Le but est de soutenir une quinzaine des projets d'ici la fin de l'année à hauteur en tout de quinze millions d'euros", annonce Michel Gioria.

Muscler l'évaluation, élargir le cercle

Autre priorité, consolider l'observation côté déchets (élargissement en cours des compétences de l'observatoire régional, ex-Ordif, à l'économie circulaire). Mais aussi renforcer l'évaluation, la diffusion des 189 résultats des projets soutenus à hauteur de 500 millions d'euros depuis 2010 dans le cadre des programmes d'investissements d'avenir (PIA 1 et 2). Un premier bilan a été dressé sur le plan national, qu'il convient de régionaliser en en tirant des "exemples à suivre".
Ce bilan révélait un étroit niveau de collaboration entre acteurs, ce qui coïncide avec la forte logique partenariale que l'Agence défend. "Les acteurs de la transition écologique et énergétique sont plus nombreux qu'auparavant. Cet élargissement du cercle invite à se repositionner. Toujours en amont, dans le soutien à l'expérimentation, son suivi puis la préparation si besoin d'une nouvelle réglementation en proposant des évolutions. Mais également dans une recherche de complémentarité renforcée avec des partenaires comme la Caisse des dépôts, avec qui nous avons signé en décembre dernier une convention", indique Michel Gioria. Un récent appel à projets sur l'économie circulaire vise aussi à accélérer les choses "en favorisant et accompagnant des synergies organisationnelles entre différents acteurs franciliens".
Bpifrance intervient également à ses côtés, et un rapprochement s'effectue avec de grands syndicats métropolitains (déchets, énergie) ou encore l'agence de l'eau. "Lorsqu'on soutient des entreprises et en parallèle des collectivités, c'est aussi dans l'objectif que que ces dernières puissent être les futures clientes des premières", poursuit Michel Gioria. L'Agence attend également beaucoup des assises régionales de l'énergie et de la stratégie que la Région Île-de-France prépare dans ce domaine en vue d'un vote au printemps prochain. "Nous sommes à ses côtés et l'alimentons en propositions, en insistant par exemple sur le travail d'accompagnement des copropriétés dans le cadre de la rénovation énergétique de l'habitat, ou encore sur l'amélioration du maillage des 70 conseillers info-énergie". Enfin, dans le cadre du nouveau dispositif d'appui aux projets citoyens d'énergies renouvelables EnRciT dévoilé lors des dernières assises de l'énergie, l'Ademe Île-de-France accompagne une quinzaine de projets amenés à se réaliser l'an prochain.