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Logement - Encadrement des loyers et aides à l'accession à la propriété, mesures privilégiées par les Français

Le constat est sans appel mais sans surprise. Les Français se disent moroses face à la crise du logement et pessimistes sur l'avenir, confirme un sondage Ipsos/Nexity immobilier publié ce 3 octobre. Et les récentes mesures gouvernementales ne semblent pas suffire à rassurer les sondés.
Ainsi, parmi les 959 personnes représentatives de la population française interviewées par téléphone en septembre 2012, toutes catégories sociales confondues, 83% d'entre elles estiment qu'il est aujourd'hui difficile de se loger (contre 78% l'an passé), voire très difficile pour 41% (contre 33% en 2011). Et ce, quel que soit le type de logement concerné (locatif, en accession à la propriété ou dans le parc social). Pour 84%, le principal frein au logement demeure  l'augmentation des prix de l'immobilier, que les sondés expliquent par une raréfaction et une hausse des prix des terrains (52%), par la marge des promoteurs (43%) mais également par la pénurie de logements (34%). Une situation que les Français n'imaginent guère voir s'améliorer. Et encore moins s'ils sont jeunes : 47% des moins de 35 ans redoutent une détérioration de la situation, contre 35% des 35 ans et plus.
Tous âges confondus, les personnes interrogées envisagent une hausse des prix encore plus importante à l'avenir pour les logements neufs, que ce soit à l'achat (69%) ou à la location (77%). Ce pessimisme ambiant ne fait que s'accroître lorsqu'on leur demande d'imaginer des perspectives... Si pour 86% des sondés, il est impératif que le gouvernement modifie en profondeur la politique du logement, 51% d'entre eux jugent que celui-ci n'a que peu de marge de manœuvre pour y remédier, seuls 16% estimant que le gouvernement pourra changer les choses.
Les annonces faites par le gouvernement, par l'intermédiaire de la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, ne semblent guère rassurer que les Franciliens cadres âgés de 25 à 34 ans. Les autres, s'ils se déclarent confiants dans sa politique en direction de la construction de logements neufs respectueux de l'environnement (66%), dans ses projets de rénovation des logements anciens (58%), d'amélioration de l'accès au logement social (52%) ou encore de construction de logements (51%), se révèlent plutôt sceptiques quant à ses promesses de construction de logements étudiants (43% ne lui font pas confiance), d'accès au logement pour tous (49% ne lui font pas confiance) et seulement 34% lui font confiance pour favoriser l'accession à la propriété. Globalement, 39% des personnes font confiance au gouvernement pour mener une politique du logement efficace... Une confiance d'autant plus prégnante si le sondé est proche du parti socialiste, relève l'enquête.
Si certaines mesures nouvelles prévues par le projet de loi Logement en cours d'examen au Parlement recueillent un avis favorable auprès des sondés (cession des terrains de l'Etat pour construire des logements sociaux, obligation pour certaines communes d'avoir 25% et non plus 20% de logements sociaux, augmentation de la taxe sur les logements vacants), ceux-ci sont une minorité à considérer que ces mesures résoudront la crise du logement à long terme (respectivement 18%, 14% et 11%).
L'une des mesures préconisées par les Français pour contribuer à résoudre cette crise est davantage l'encadrement des prix des loyers (50%) qu'une limitation de la hausse des prix à l'achat (31%). 33% des Français estiment que la situation pourrait être ainsi améliorée à court terme. Par ailleurs, si 82% des sondés sont favorables au soutien à la construction (même si 50% pensent que l'Etat ne tiendra pas son objectif de 500.000 constructions par an), à la question posée "Que faire prioritairement pour favoriser la construction ?", ils attendent davantage d'aides à l'accession à la propriété (35%). Sont ensuite citées la libéralisation des terrains (23%), les incitations fiscales à l'investissement immobilier (15%) ou encore l'accélération des procédures administratives pour l'obtention des permis de construire (14%).
Commentant ce sondage lors d'une conférence de presse, Alain Dinin, PDG de Nexity immobilier, a affirmé que "les différentes mesures prises ne sont pas à la hauteur du problème posé et de l'ambition de François Hollande" et que "très vite, on va s'apercevoir l'année prochaine que cela ne marche pas".  Entre morosité et pessimisme, les personnes interrogées reconnaissent qu'à la problématique logement s'ajoute un ressenti général d'augmentation des coûts des biens de première nécessité  (alimentation, énergie, essence, habillement) qui rend difficile, pour 44% d'entre elles, le bouclage du budget. Pas de quoi chanter la vie en rose...

 

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