Avec MUSE, Saint-Dizier mise sur la culture (52)

« C’est lors d’une rencontre en octobre 2021 pour présenter les différents lieux de Saint-Dizier à reconquérir, que l’installation du projet MUSE dans l’ancienne salle Aragon a germé dans nos esprits. Nous sommes ravis d’avoir concrétisé cette première étape de l’opération Révéler Saint-Dizier, avec la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et le projet MUSE, qui s’inscrit parfaitement dans notre démarche de redynamisation du centre-ville », déclare Quentin Brière, maire de Saint-Dizier. De fait, la résonance entre la démarche de la RMN- Grand palais, avec sa filiale Grand Palais immersif, et la ville de Saint-Dizier est évidente. D’un côté, l’institution nationale se donne pour mission de « diffuser la vie culturelle sur l’ensemble du territoire français » ; de l’autre, la ville de Saint-Dizier, porte la conviction que « la beauté sauvera le monde ». Elle a d’ailleurs lancé en 2021 l’opération éponyme, avec les plus grandes œuvres (Botticelli, Renoir, Hokusai…) reproduites en très grands formats sur tous les panneaux publicitaires de la ville. Que Saint-Dizier soit ville pilote MUSE pour la Réunion des musées nationaux - Grand Palais s’inscrit dans cette logique.

Un espace, deux pratiques

Depuis septembre 2022, les habitants de Saint-Dizier et de son bassin de vie (150 000 habitants) bénéficient donc du dispositif MUSE qu’ils fréquentent assidûment (14 253 visiteurs depuis septembre 2022). MUSE regroupe deux modules. Le premier, MUSE découverte, est à la fois un parcours et un espace d’initiation à l’histoire de l’art, organisé autour des reproductions de grandes œuvres, en haute définition ou 3D, entourées de dispositifs pédagogiques et ludiques. Ce parcours intègre en outre deux œuvres du patrimoine local permettant de valoriser les collections du musée voisin. En 18 étapes présentées selon une chronologie allant des grottes ornées à l’art contemporain, et abordant des thématiques d’actualité, le visiteur, adulte ou élève, accède aux fondamentaux de l’histoire de l’art. « L’éducation à la culture pour tous est au cœur de la proposition. »

MUSE immersif est un espace de projections immersives de 150 à 250 m², pré-équipé et préscénographié, où sont diffusés les contenus des expositions produites par le Grand Palais Immersif. Après Pompéi montrée à Paris, à l’été 2020, les habitants du territoire profitent de l’exposition La Joconde : exposition immersive, adaptée de celle présentée en 2022 à Marseille. À venir, Venise révélée, donnera aux visiteurs, comme les autres expositions, la sensation d’entrer dans les tableaux, les décors, dans Venise… Deux fois par an, l’exposition est renouvelée. Coût hors taxe pour la ville : 20 000 € par exposition, dont une moitié finance l’achat de l’exposition et l’autre l’installation. « Le produit proposé par la RMN- Grand-Palais s’adapte à chaque lieu, c’est aussi sa force », précise François-Xavier Doat, directeur des relations publiques et de la communication.

Duplication

Pour le maire, le succès de MUSE tient en trois points : « la proposition est dimensionnée pour une ville comme la nôtre, on y utilise le meilleur de la technologie, et l’expérience est renouvelable ». Ce dernier aspect occupe les élus autant que les dirigeants de RMN - Grand Palais. Comme le dispositif La beauté sauvera le monde, en cours de déploiement sur le territoire, MUSE est déjà répliqué à Maubeuge (Nord) et Barentin (Normandie), et d’autres villes à venir.

À Saint-Dizier, le succès est au rendez-vous : « On observe que les habitants sont fiers de montrer le lieu à leur famille, à leurs amis et qu’ils reviennent plusieurs fois voir la même exposition. Du coup, nous venons de créer une carte d’abonnement, une centaine a déjà été éditée », précise le maire.

Recyclage urbain

« L’avenir de nos villes est, de plus en plus, dans le recyclage urbain. Il faut faire revivre le patrimoine existant, s’allier avec les meilleurs acteurs nationaux pour donner une seconde vie à un patrimoine exceptionnel qui le mérite », poursuit Quentin Brière. À Saint-Dizier, MUSE est ainsi installé dans la salle Aragon, une ancienne salle de spectacle très prisée des Bragards (habitants de Saint-Dizier) et fermée depuis 2014. Alors que sa destruction avait été envisagée, la salle est finalement restaurée, avec le concours de l’État (Fonds national pour l’aménagement et le développement du territoire), du département, de la région, et de la Banque des Territoires pour un montant de 100 000 €. « Symbole du réemploi, de la transformation d’usage, la salle Aragon s’inscrit dans la rénovation de notre centre-ville, véritable laboratoire urbain pour la revitalisation des villes moyennes. » MUSE s’inscrit d’autant plus aisément dans l’histoire, patrimoniale et urbaine de la Ville, que Saint-Dizier fût réputée jusqu’au début du XXe siècle pour sa fonderie industrielle et sa fonderie d’art. On lui doit en effet, les fontaines Wallace, les entrées de métro Guimard, les candélabres des Champs-Elysées. « Demain, je le souhaite, le patrimoine urbain parisien et français continuera à être inventé ici, en Haute-Marne », conclut Quentin Brière.