Dans le Val-de-Marne, la Bièvre longtemps enterrée est remise à jour (94)

Polluée, canalisée et transformée en égout, la Bièvre, deuxième rivière parisienne, a retrouvé son statut de cours d'eau en 2007. Dès lors il fallait lui permettre d'atteindre un bon état écologique. D'importants travaux, coordonnés par le conseil départemental du Val-de-Marne, ont été entrepris et, à plusieurs endroits, la Bièvre est réapparue à l'air libre.

La Bièvre est une rivière de 36 km qui prend sa source à Guyancourt, dans les Yvelines, et se jette dans la Seine à Paris à la hauteur de la gare d’Austerlitz. Dès le XVIIIe siècle, ses eaux pures ont été mises au service de l'industrie. Les teinturiers, les tanneurs, les bouchers... en ont usé et abusé au point de transformer le cours d'eau en cloaque qu'il fallut enterrer.

Cours d’eau canalisé… vers les égouts

A l'aube du XXIe siècle, la Bièvre est scindée en deux. La Bièvre amont, de Guyancourt à Antony, qui court à l'air libre, et la Bièvre aval, d'Antony à Paris, canalisée et souterraine. Détournée dans des collecteurs, cette dernière ne rejoint plus la Seine mais la station d'épuration d'Achères et perd son statut de cours d'eau. Elle ne le retrouvera qu'en 2007 du fait de la mobilisation des élus et des citoyens qui rêvent de la voir renaître.

Supprimer les sources de pollution en aval

Le projet de renaissance de la Bièvre consiste à la remettre à jour sur plusieurs tronçons. Cela nécessite de supprimer toutes les sources de pollutions en aval et donc de maîtriser les questions d'assainissement et d’hydraulique. L'enjeu est de taille, car faire renaître une rivière dans un milieu urbain dense permet de renforcer la biodiversité, de lutter contre les îlots de chaleur et d’offrir des espaces de nature aux riverains. Le conseil départemental du Val-de-Marne s'est donné les moyens de cette ambition, en lien étroit avec de nombreux partenaires.

Deux premiers tronçons...

En 2004, la communauté d'agglomération du Val de Bièvre, regroupant les sept villes concernées, réalise la réouverture d'un linéaire de 300 mètres au parc des Prés, à Fresnes, pour 520.000 euros. En 2017, c'est au tour de L’Haÿ-les-Roses de rouvrir 650 mètres, sous maîtrise d'ouvrage départementale. Le coût cette fois est de 9,2 millions d'euros. Plus le milieu urbain est dense et plus les problèmes rencontrés sont complexes.

... et une prochaine étape

Le troisième tronçon, qui doit être réalisé en 2021, concerne les villes d'Arcueil et de Gentilly et doit porter sur 610 mètres, pour un budget global de 11 millions d'euros. "Le dossier loi sur l'eau a été envoyé aux services de l'État, explique la vice-présidente du conseil départemental du Val-de-Marne, Hélène de Comarmond. Nous attendons qu'il aboutisse pour mettre en place l'ensemble du processus avec notamment l'enquête publique et ensuite les travaux." Si le dossier est accepté, cela déclencherait un financement de l'agence de l'eau Seine-Normandie. A Fresnes, l'agence avait pris en charge 40% de la facture et à L’Haÿ-les-Roses 36%. La métropole du Grand Paris, la région Île-de-France et le département du Val-de-Marne prenant en charge le solde.

Changement institutionnel

Depuis le 1er janvier 2018, la métropole du Grand Paris (MGP) a récupéré la compétence "gestion des eaux, des milieux aquatiques, et prévention des inondations" (Gemapi). Sur le territoire du Val-de-Marne, les élus en ont pris acte, mais ont souhaité que le département du Val-de-Marne, compte tenu de son expertise, reste maître d'ouvrage des travaux réalisés sur la rivière. La MGP l'a accepté et a promis, en mai 2017, une participation financière de 2,5 millions d'euros sur trois ans. Les exemples de Fresnes et de L'Haÿ-les-Roses ont montré que les aménités résultant de la renaturation de villes denses justifient de soutenir ce projet exceptionnel.

Conseil départemental du Val-de-Marne

Nombre d'habitants :

1400000

Nombre de communes :

47
Hôtel du département
94054 Créteil cedex

Hélène De Comarmond

Vice-présidente chargée Environnement, espaces verts et naturels, nature en ville et biodiversité

Andrea Duarte

Coordonnatrice de secteur Environnement, espaces verts et naturels, nature en ville et biodiversité

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