Deux meublés communaux pour dépanner en cœur de bourg (37)

Profitant d’une combinaison de circonstances et d’opportunités, la municipalité de Ports-sur-Vienne a, en lieu et place d’une bâtisse et de sa grange, aménagé deux logements de petite taille au cœur du bourg. Pour le maire, le besoin avait été clairement identifié, lors de la révision du programme local de l’habitat de la comcom Touraine Val de Vienne (40 communes) et du SCOT au niveau du pays du Chinonais (59 communes). Les diagnostics confirmaient alors une baisse démographique, un taux de vacance élevé, et une forte proportion de population âgée. « Il nous fallait donc prévoir des parcours résidentiels et profiter de certains biens vacants pour les acquérir et les transformer en T2, l’offre qui nous manque sur le territoire », explique-t-il.

La « maison PLH »

Le conseil municipal de Ports-sur-Vienne donne l’exemple en votant le rachat d’une vieille maison T4 en cœur de bourg, dans l’idée de la réhabiliter pour en faire deux T2 de plain-pied. Composés d’une grande pièce de vie, d’une chambre et d’une salle de bains, ces logements communaux sont totalement adaptés aux personnes à mobilité réduite (1). Mis en location depuis 2022, éligibles à l’Aide personnalisée au logement (APL), ils sont directement gérés par la commune. 

Un bon taux d’occupation 

Surtout, ces logements ont immédiatement trouvé preneur. 

Une habitante d’une commune située à dix minutes de Ports-sur-Vienne a pu faire venir sa maman âgée. Jusqu’alors, la vieille dame vivait à plusieurs centaines de kilomètres. Elle rencontrait de plus en plus de difficulté à vivre seule, sa fille réalisait de fréquents et fatigants allers-retours. Depuis maintenant deux ans et demi, la maman vit dans l’un des deux appartements communaux. « Cela devait être temporaire, le temps de trouver un autre hébergement, peut être en établissement, mais il y a des temporaires qui durent, dès lors que la solution convient à tout le monde », sourit le maire.

L’autre T2 a été loué dès 2022 à un couple de personnes âgées d’une commune située à dix minutes de Ports-sur-Vienne qui devaient effectuer des travaux pour adapter leur maison. « Ils cherchaient un logement hôtel mais quand ils ont vu notre offre, ils nous ont contactés pour savoir s’ils pouvaient louer pour quelques mois. Finalement ils sont restés près de huit mois », raconte le maire. Et quelques mois plus tard, le logement est loué à un couple de la commune qui cherche une solution pour trois mois, le temps d’effectuer des travaux « ma prime rénov » dans sa maison. « Ils n’avaient pas plus de 60 ans, mais nous n’avons pas de règlement strict, dès lors que cela rend service et que cela permet de faire rentrer le loyer, qui s’élève ici à 500 euros, charges non comprises. Nous leur avons donc proposé un bail de trois mois, finalement prolongé, car le chantier a duré plus longtemps que prévu », explique le maire.

Souplesse de gestion

Le maire ne veut pas imposer de durée de bail minimum. « Cela n’a pas de sens, surtout si l’on s’adresse en priorité aux personnes âgées », réagit-il. Dès qu’un logement est sur le point de se libérer, l’information de sa remise en location est diffusée dans le bulletin municipal. Comme cet été, début juin. Avec comme résultat, déjà trois visites au cours de l’été. La municipalité a passé une convention avec le restaurant l’Escale, situé sur le trottoir en face des deux T2, pour proposer la livraison de repas à domicile le midi ou de pain le matin, si les locataires le souhaitent. Ceux-ci peuvent aussi accéder à l’épicerie participative mise en place au sein de l’Escale depuis quelques mois. « À raison de deux T2 par municipalité, nous aurions pu étoffer l’offre de 80 logements adaptés sur le territoire de la communauté de communes ! », regrette le maire. Pour le moment, il n’a pas réussi à convaincre la majorité des élus de la communauté de communes Touraine Val de Vienne de suivre le mouvement et multiplier ce type d’opération, avec l’appui de l’établissement public foncier régional.

(1) les travaux d’aménagement pour personne à mobilité réduite (four à tiroir, etc.) ont été confiés à un jeune artisan cuisiniste local. La mairie a complété avec l’achat de deux fauteuils médicalisés.