Une école multifonction et hautement écologique à Trévoux (01)

Au sein de l’écoquartier des Orfèvres imaginé par la ville de Trévoux, le groupe scolaire Le fil d’or permet d’économiser de l’énergie, de gagner de la place et de créer du lien social. La clé du succès : la mutualisation d’espaces, notamment du restaurant scolaire, et d’une chaudière.

Pousser la logique écologique jusqu’au bout, c’est peu ou prou ce que la ville de Trévoux est parvenue à démontrer à travers le groupe scolaire Le fil d’or. Inauguré l’été dernier au cœur de l’écoquartier des Orfèvres, cet édifice livré fin 2022 est novateur à plus d’un titre, pour les usages aussi bien que pour l’architecture.

« En début de mandat, il était prévu de créer un nouveau groupe scolaire, en plus des deux autres écoles publiques existantes, se rappelle le maire Marc Péchoux. Sachant le coût de tels travaux, nous nous sommes interrogés sur la pertinence d’un tel projet et avons fait le choix de fermer un groupe scolaire à proximité du centre-ville et d’en construire un plus grand dans l’écoquartier. » Plusieurs raisons à ce choix : l’économie réalisée (l’ancienne école installée dans un immeuble du XIXe siècle nécessitait une grosse rénovation) et l’ambition de créer un pôle d’attraction vers l’écoquartier, ainsi que du lien social avec les quartiers adjacents.

Un projet novateur

Pensée comme un trait d’union entre anciens et les nouveaux îlots d’habitation, l’école accueille un grand nombre d’usagers. Emblématique en la matière, le restaurant scolaire est ainsi mis à disposition des habitants de la ville, hors du temps scolaire. « Le restaurant est loué, hors temps scolaire, pour de petits événements familiaux à des habitants de la ville, explique le maire. Nous sommes soumis à des contraintes d’hygiène et de réglementation. Voilà pourquoi, même si on demande aux gens de nettoyer, un ménage respectant les normes sanitaires est effectué par nos agents avant la réouverture de l’école le lundi. »

Ce type de mutualisation vient s’ajouter aux traditionnels partages d’espaces hors temps scolaire, à savoir l’ouverture du gymnase aux associations sportives. Les temps périscolaires, eux, s’organisent dans des espaces dédiés.

En plus de cette mutualisation d’espaces, s’ajoute une autre innovation d’ampleur. « Nous avons choisi de ne pas installer de chaudière dans l’école, explique le maire. On a préféré mutualiser la chaudière d’un bâtiment privé situé dans le voisinage. On leur achète seulement l’énergie que l’on consomme et, de ce fait, on évite les coûts d’investissement et de fonctionnement d’une chaudière. Cela représente autour de 70 000 euros d’économies en termes d’investissement. » Cette solution se justifie d’autant plus qu’elle vient en complément de l’énergie fournie par le bâtiment scolaire lui-même (via des puits canadiens et des panneaux solaires). Mieux encore : cette option permet de gagner l’espace qui, autrement, aurait été occupé par la chaudière (soit environ 70 m2).

Un cadre et une méthode

« Pour mutualiser la chaudière, le plus complexe a été le côté administratif, juge Marc Péchoux. Il a fallu négocier avec le promoteur immobilier, qui construisait son bâtiment à peu près en même temps que l’école. Il ne fallait donc pas traîner. » Au bout d’un an de réflexion, avec l’appui d’un cabinet d’étude et de juristes, un accord précisant le cadre économique et juridique est conclu.

Pour réaliser ce projet, les élus ont « fait beaucoup de sourcing », poursuit le maire, en visitant de nombreux bâtiments du même type. Le soutien d’un bureau d’études, spécialisé dans le développement durable, a aussi été nécessaire pour rédiger un cahier des charges exigeant en matière d’environnement (au niveau E+C-) : construction bois paille, béton bas Carbone, puits canadiens pour tempérer et chauffer, panneaux solaires, matériaux biosourcés… Les enduits ont, par exemple, été réalisés à partir des terres de terrassements. De quoi pousser les entreprises qui ont répondu à l’appel d‘offres à s’adapter et à proposer des solutions innovantes.

Pour accompagner le projet, la mairie a multiplié les démarches à destination de la population : journées portes ouvertes, visites de chantier par les élèves de l’ancien groupe scolaire… de quoi transmettre des valeurs de développement durable ! De plus, le projet a été construit durant deux ans avec les parents d’élèves et les enseignants, via des ateliers organisés par les agents municipaux.

« Depuis qu’on a ouvert, on constate une vraie mixité », se félicite le maire. Les habitants sont heureux d’avoir ce groupe scolaire ultramoderne. Au-delà des tableaux numériques dans toutes les classes, ce sont surtout les usages liés à ce bâtiment bioclimatique qu’il faut désormais transmettre aux multiples usagers du lieu.

Les chiffres clés du projet

Le coût total du projet s’élève à dix millions d’euros, toutes dépenses confondues, financé en majorité par la municipalité (via un emprunt de six millions d’euros) avec le soutien des partenaires suivants :

  • le Fonds européen de développement régional (Feder), pour 1,3 million d’euros,
  • l’État, avec la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), pour 250 000 euros,
  • la Région, avec 181 000 euros pour la création d’une salle de sport dans le groupe scolaire et 50 000 euros au titre du programme Forêt et Filière bois,
  • le département de l’Ain, pour 150 000 euros,
  • l’Ademe, au titre du programme OBEC Expérimentation Energie Carbone, pour 12 000 euros

Composition du groupe scolaire : 17 salles de classe lumineuses, 1 salle d’activités de 300 m² pour la pratique du sport et 1 restaurant scolaire.

Un projet écologique : 1 chaufferie bois mutualisée avec l’immeuble situé en face, 2 puits canadiens (régulant la température l’hiver et l’été), des panneaux photovoltaïques, 1 ventilation double flux (qui récupère les calories sur l’air extrait) et 1 cuve enterrée dans la cour pour réutiliser les eaux de pluie pour l’arrosage et les sanitaires

Commune de Trévoux

Nombre d'habitants :

6947
Place de la Terrasse
01 600 Trévoux
contact@mairie-trevoux.fr

Marc Péchoux

Maire

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