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Fermetures de trésoreries : journée de mobilisation des agents des finances publiques

Trésoreries fermées, rassemblements et manifestations… des agents de la direction générale des Finances publiques (DGFip) étaient mobilisés ce lundi 16 septembre dans plusieurs régions contre le projet de réorganisation de leur administration, de suppressions d'emplois et de fermetures de trésoreries.

Le ministère des Comptes publics a prévu la suppression de 5.800 postes entre 2020 et 2022, dont 4.800 sur le périmètre de la DGFip, qui a déjà perdu 40.000 emplois depuis 2002 et devrait perdre un millier de trésoreries sur 1.600, selon l'intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC.
À Strasbourg, 150 à 200 agents ont défilé symboliquement vêtus de noir derrière un cercueil en carton, en portant des drapeaux sur lesquels on pouvait lire : "Finances publiques : même plus l'impôt sur les os". À Lille, dans le Nord, où 64 trésorerie sur 68 doivent fermer, une trentaine de personnes étaient réunies devant le siège de la DGFip du Nord, brandissant une banderole : "Mission, réseau, emplois, Finances publiques sacrifiées, usagers méprisés".
À Marseille, une centaine d'agents se sont rassemblés au siège de la DGFip des Bouches-du-Rhône. "Promettre plus de service public avec moins d'agents et moins de bureaux ouverts, c'est mensonger. Ces maisons de services au public sont des coquilles vides", a accusé Maxime Picard de Solidaires. Yvan Huart, adjoint au directeur régional des finances publiques, a nié une "réduction des implantations en Bouches-du-Rhône". "Au contraire, la réforme augmentera les points de contact de proximité de 30%", a-t-il assuré. Sur la Côte d'Azur, où sont menacés les centres non situés en bord de mer, une quarantaine d'agents se sont réunis devant la direction des impôts des Alpes-Maritimes. Un rassemblement identique se tenait à Grasse.
En Corse, plusieurs dizaines d'agents ont manifesté devant la préfecture d'Ajaccio et celle de Bastia pour défendre le maintien d'un service public de proximité, tandis qu'à Toulouse, une centaine de fonctionnaires ainsi qu'une trentaine d'élus se sont rassemblés devant la préfecture.
"C'est la première pierre à ce qu'on espère être une mobilisation d'ampleur pour exprimer le ras-le-bol des agents de façon globale qui subissent à la fois des suppressions d'emplois, des conditions dégradées dans leurs services avec une augmentation de la charge de travail conséquente, en hausse de 40% rien que pour l'accueil physique du public depuis 2008", a déclaré Anne Guyot-Welke (Solidaires) lors d'un point de presse au nom de l'intersyndicale.
Pour Fanny De Coster (CGT), "loin d'avoir fait diminuer les files d'attente, le prélèvement à la source a au contraire augmenté ces files car c'est un changement de méthode de recouvrement de l'impôt mais pas de fiscalité, qui reste très complexe et engendre encore beaucoup de questions chez les contribuables". La CGT dénonce une "vente à la découpe des services publics" et de la fonction publique.
Parallèlement à la fermeture des trésoreries, le gouvernement prévoit de multiplier ce qu'il appelle des "points de contacts", qui ne seront plus des perceptions ou trésoreries mais des permanences périodiques. Pierre Bourgoin (CFDT) s'est déclaré "très inquiet" pour l'ensemble des agents et des missions et face à "des services publics qui risquent de devenir payants".