Gestion de l’eau : stabilité du niveau d’investissement des collectivités entre 2019 et 2024 selon une étude de la Banque des Territoires

Alors que les montants investis par les collectivités dans la gestion de l'eau sont restés constants depuis 2019, les besoins augmentent et pourraient se traduire en projets dans les années à venir, selon une étude publiée par la Banque des Territoires ce 15 octobre qui se fonde sur l’analyse de la commande publique entre 2019 et 2024.

Réalisée à partir de l’analyse de l’ensemble des consultations publiques liées aux investissements en faveur du cycle de l’eau, l’étude publiée ce 15 octobre par la Banque des Territoires dresse les grandes tendances d’investissement du secteur. Alors même que le déficit d’investissement annuel est évalué à 13 milliards d’euros par le Cercle français de l’eau (lire notre article), le niveau d’investissement annuel entre 2019 et 2024 a été de 5,3 milliards d’euros pour les marchés publics. Si les consultations liées au petit cycle de l’eau (eau potable et assainissement) sont restées majoritaires (environ 80% du montant global des consultations sur la période), l’étude révèle que le secteur demeure très fragmenté, avec 85% des marchés publics inférieurs à 500.000 euros.

Polarisation géographique

Elle met aussi en évidence une polarisation géographique des consultations. Celles du petit cycle émanent principalement de territoires où les communes ont largement transféré leurs compétences eau et assainissement aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aux syndicats mixtes, ainsi qu’aux grandes régies urbaines, soit majoritairement dans les départements à plus forte capacité d’investissement (bassins de population, départements dotés de gros syndicats mixtes et d’intercommunalités). Celles du grand cycle, en revanche, se concentrent dans les zones les plus exposées aux risques de sécheresse, d’inondations ou du recul de trait de côte, en particulier les territoires littoraux (dont outre-mer) et les vallées fluviales (Gironde, Hérault, Nord, Pas-de-Calais, Loiret, etc.).

Hausse des prestations d'ingénierie et de maîtrise d'oeuvre

Autre constat : une hausse des marchés publics de prestations d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre. "Cette tendance traduit le besoin d’accompagnement croissant des acteurs pour initier leurs projets qui verront le jour dans les prochaines années, selon l’effet d’entraînement entre la ‘montée en connaissance’ et le passage à l’action constaté dans cette étude", souligne la Banque des territoires dans un communiqué. Cette hypothèse de "gestation des projets" liés à l’eau a d’ailleurs été confirmée en mars dernier par l’Observatoire de la transformation écologique de la Banque des Territoires, qui a identifié une hausse des intentions d’investissement dans le domaine de l’eau chez les collectivités locales interrogées.

Ce besoin d’accompagnement trouve une réponse dans des dispositifs comme le programme aquagir de la Banque des Territoires, qui soutient les collectivités locales dans leurs projets de préservation de la ressource en eau, aussi bien en quantité, qu’en qualité. Depuis 2023, la part des Aquaprêts dans le financement des infrastructures de gestion de l’eau par les collectivités locales a d’ailleurs nettement progressé. Elle représente désormais entre 20% et 25% des investissements annuels recensés selon l’étude. A noter, fin 2025, un dispositif d’animation des collectivités adhérentes du programme aquagir sera lancé. Il viendra compléter les ressources déjà disposition sur la plateforme aquagir.fr (kits de sensibilisation sur les enjeux de l’eau, les responsabilités des élus, les coûts et financements…) et aquarepère

 

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