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Le gouvernement présente trente nouvelles mesures contre les violences conjugales

Le gouvernement a annoncé, lundi, trente nouvelles mesures pour lutter contre les violences conjugales. Il souhaite notamment créer deux centres de prise en charge des conjoints violents dans chaque région.

Le Grenelle contre les violences conjugales s’est achevé ce lundi 25 novembre avec l’annonce par le Premier ministre de 30 nouvelles mesures s’ajoutant aux 10 "mesures d’urgence" déjà prises le 3 septembre dernier. Le chef du gouvernement s’est notamment déclaré favorable à la levée du secret médical en cas "d’urgence absolue". "Nous devons, lorsque cela peut sauver des vies, offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical. Je souhaite que cela concerne des cas très stricts, encadrés : les cas d’urgence absolue où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence", a-t-il déclaré citant un exemple - mentionné dans le récent rapport de l’Inspection générale de la justice - d’une femme qui s’est rendue aux "à dix reprises aux urgences entre 2005 et 2014, dont quatre fois durant la même année".

Entouré d'une dizaine de ministres, Édouard Philippe a également annoncé qu’un appel à projets serait lancé dès 2020 pour créer deux centres de prise en charge des hommes violents dans chaque région. "Ces centres, comme celui qui existe à Arras, permettent d’assurer un suivi psychologique et psychiatrique. Les résultats en termes de prévention de la récidive sont significatifs", assure Matignon, dans son dossier de presse.

80 postes supplémentaires d'intervenants sociaux (chargés d'accueillir les femmes victimes de violence) seront créés dans les commissariats et gendarmeries d'ici à 2021. Il en existe 271 actuellement. 

Le Premier ministre mise également beaucoup sur la prévention par l'éducation. Les enseignants recevront "une formation désormais obligatoire, durant leurs études puis de manière continue, sur l’égalité entre les filles et les garçons".

Bilan des 10 premières mesures

Le gouvernement a par ailleurs dressé un premier bilan des 10 premières mesures lancées le 3 septembre au démarrage du Grenelle. "Les 1.000 nouvelles solutions de logement et d’hébergement" (prévues pour mettre les victimes à l’abri), "seront bien ouvertes à partir de janvier 2020", indique Matignon. Après une première expérimentation "fructueuse" au tribunal de Créteil, les "chambres de l’urgence", permettant d’accélérer les procédures, sont en cours de déploiement.

Le Grenelle a en outre permis de mieux faire connaître le numéro d’appel 3919 qui reçoit aujourd’hui 600 appels par jour, contre 150 avant le mois de septembre. Il sera désormais accessible 24h/24 et 7 jours sur 7.

Mi-octobre, l’Assemblée a voté – avec le soutien du gouvernement – une proposition de loi LR prévoyant notamment l’adoption du "bracelet anti-rapprochement". Ce bracelet que le gouvernement veut mettre en place en 2020 permet de maintenir à distance les conjoints violents par le déclenchement d’un signal.

"Les financements sont donc là. Ils sont massifs"

360 millions d’euros seront consacrés l’an prochain à la lutte contre les violences faites aux femmes, a déclaré Édouard Philippe. Ces crédits "ne tiennent pas compte des dispositifs qui vont bénéficier aux victimes de violences, comme les 'espaces rencontres'", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement allait consacrer 30 millions d’euros d’ici la fin du quinquennat à ces "lieux neutres" qui donnent la possibilité aux parents séparés pour cause de violences conjugales d’échanger leurs enfants. "Les financements sont donc là. Ils sont massifs. Ils bénéficieront aux victimes et à tous ceux qui leur portent assistance", a encore souligné le Premier ministre.

Bien que les collectivités ne soient pas explicitement mentionnées dans ce plan, les maires réunis en congrès la semaine dernière ont déclaré, dans leur résolution finale, vouloir faire de la lutte contre les violences faites aux femmes "une grande cause nationale" du mandat municipal 2020-20226.