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Habiter la France de demain : "Il n'est pas question d'en finir avec la maison individuelle"

La présentation, par Emmanuelle Wargon, des conclusions de la démarche "Habiter la France de demain" (voir notre article du 15 octobre 2021), a suscité de vives réactions. Si celles-ci sont nombreuses, elles se concentrent en réalité sur un seul point : les déclarations de la ministre du Logement sur la maison individuelle et, plus précisément, l'une des dix pistes issues de la démarche et intitulée "Gagner la bataille culturelle, sortir du rêve pavillonnaire, redorer l'image du collectif". Une prise de position qui a conduit la Fédération française du bâtiment (FFB) à déplorer "la stigmatisation persistante de l'habitat individuel, à contresens des aspirations des Français". Pour sa part, la Fédération des constructeurs de maisons individuelles se dit "révoltée contre de tels propos tenus par une élite parisienne dite écologique et pourtant très loin des territoires, des habitants et de leurs préoccupations".

L'ampleur des réactions a conduit Emmanuelle Wargon à publier un communiqué dès le 15 octobre au soir. Elle y "regrette la caricature faite de ses propos, qui ne reflète pas la teneur de son discours prononcé ce jeudi 14 octobre" et le dit "très clairement : il n'est pas question d'en finir avec la maison individuelle". Si on se reporte à ses propos lors de la présentation du 14 octobre, la ministre n'a en effet pas utilisé la formule "sortir du rêve pavillonnaire", qui figure dans le document. Mais elle n'en a pas moins été très claire : "Le modèle à l'ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n'est plus soutenable et nous mène à une impasse." Elle a également insisté sur la nécessité de "mettre ce modèle derrière nous". Dans son discours, Emmanuelle Wargon a néanmoins reconnu, en se fondant sur les résultats de la consultation citoyenne organisée dans le cadre de la démarche, que "l'idéal des Français demeure la maison individuelle pour 75% d'entre eux", ce qui répond "à une recherche du confort, d'espaces extérieurs et à la volonté de faire du logement son cocon". Elle a également affirmé croire "fondamentalement possible de dépasser les contradictions".

Cette dialectique est reprise dans le communiqué du 15 octobre. En effet, selon celui-ci, "les maisons individuelles ont toutes leur place dans ces nouveaux modèles [plus écologiques et moins consommateurs d'espace, ndlr] : éco-quartiers associant maisons et immeubles, maisons de ville bénéficiant d'un accès aux transports en commun, corps de fermes transformés en logement pour vivre en ruralité sans empiéter sur de nouvelles terres naturelles, anciennes bâtisses rénovées pour revitaliser le centre-bourg des villes petites et moyennes, quartiers pavillonnaires bien desservis par les services publics". En d'autres termes, la réponse devrait passer davantage par la réhabilitation de bâtiments existants que par la création de nouveaux ensembles pavillonnaires. Emmanuelle Wargon entend donc continuer "de défendre tous les modèles d'habitat durable qui, sans s'opposer à la maison individuelle, donnent des perspectives d'avenir pour réconcilier l'impératif écologique et celui de loger les Français là où ils en ont besoin". Et de conclure que "face à cette crise du lien social et à l'urgence écologique, ceux qui ne veulent rien changer voudraient faire croire que l'on peut étendre la ville à l'infini en empiétant sur la nature"...

 

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