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Social - Handicap : Marie-Anne Montchamp juge "contrasté" le bilan de la loi de 2005

La secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a ouvert, le 5 mai 2011, le congrès de l'Association des paralysées de France (APF), qui se tient durant trois jours à Bordeaux. A cette occasion, Marie-Anne Montchamp a estimé que la situation est "contrastée", six ans après la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Ce jugement mitigé est d'autant plus à remarquer que l'intéressée n'est pas seulement en charge du dossier Handicap aux côtés de Roselyne Bachelot-Narquin. Elle était aussi secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées au moment de la discussion et de l'adoption de la loi de 2005.
Dans son intervention, Marie-Anne Montchamp a relevé les progrès accomplis, "dont certains sont majeurs", mais pointé aussi "la persistance de difficultés que les avancées mettent paradoxalement en lumière". Du côté positif, elle a évoqué la diminution de 78% du nombre d'entreprises de plus de vingt salariés n'employant aucune personne handicapée, l'accueil de 200.000 enfants en milieu scolaire ordinaire à la dernière rentrée (deux fois plus qu'en 2005) ou encore la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) de 25% sur quatre ans, décidée par Nicolas Sarkozy. Côté négatif, la secrétaire d'Etat a notamment relevé les "réels obstacles" en matière d'accessibilité et les "réticences et crispations du milieu scolaire et des familles d'autres élèves" face à l'accueil d'enfants handicapés. Elle a également souligné les difficultés d'accès des personnes handicapées à la formation et aux emplois aidés. Ces dernières ne représentent en effet que 1,8% des contrats de professionnalisation, 1% des contrats en alternance et 0,7% des contrats d'apprentissage.
Marie-Anne Montchamp a, par ailleurs, abordé le sujet qui préoccupe beaucoup les associations : le projet de décret qui donnerait à l'Etat une minorité de blocage au sein des commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) lors des délibérations relatives à l'attribution de l'AAH (voir notre article ci-contre du 10 février 2011). Sur ce point, elle s'est montrée ouverte, en indiquant que "rien n'est définitif" et que "tout reste à faire".
Cette prise de position sur la loi de 2005 n'est pas sans lien avec l'actualité du handicap. La Conférence nationale du handicap va en effet se tenir le mois prochain. Pour la préparer, Roselyne Bachelot-Narquin et Marie-Anne Montchamp ont rencontré, en décembre et janvier derniers, les principales associations du monde du handicap, afin de "prendre le pouls" du secteur. Elles ont ensuite rencontré, entre février et avril, la douzaine de ministres concernés par la politique en faveur du handicap : travail, transport, éducation, culture, sports, logement, fonction publique, tourisme... Les déclarations de Marie-Anne Montchamp ont donc aussi pour objet de faire entendre à certains d'entre eux la nécessité de s'investir davantage sur ce dossier et de respecter les engagements de la loi de 2005, notamment en matière d'accessibilité généralisée. Roselyne Bachelot-Narquin et sa secrétaire d'Etat n'ont en effet jamais caché leur hostilité aux aménagements souhaités en la matière par certains ministères. 

 

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