Inondations : la région Hauts-de-France en appelle à la solidarité européenne et à l'Etat

Après plusieurs semaines de crues exceptionnelles dans le Pas-de-Calais et une partie du Nord, la région Hauts-de-France a demandé, jeudi 23 novembre, d'activer trois mécanismes de solidarité européens : la protection civile de l’Union européenne, le fonds de solidarité et l’instrument d’aide d’urgence.

Créé en 2001 pour aider les régions touchées par des crises majeures, le mécanisme de protection civile regroupe 34 pays (dont les 27 Etats membres de l'UE). Il avait notamment pu être activé lors des incendies de l'été 2022 en France. Créé un an plus tard (en 2002) à la suite d'importantes inondations intervenues en Europe centrale, le fonds de solidarité permet pour sa part d'apporter une aide financière à une région frappée par une catastrophe naturelle. Enfin, l'instrument d'aide d'urgence a été instauré en 2016 pour répondre aux crises humanitaires de grande ampleur, en l'occurrence la crise des migrants touchant alors tout particulièrement la Grèce.

"Après les tempêtes Ciaran et Domingos, des pluies torrentielles se sont abattues sur le territoire. L’Aa, l’Authie, la Canche, la Hem, la Lawe Laquette, la Liane et la Lys et le marais audomarois ont atteint des niveaux records, engendrant des inondations sans précèdent", rappelle la région, dans un communiqué. "Habitations, écoles, terres agricoles, entreprises et commerces sont durement touchés", souligne-t-elle.

Depuis le 14 novembre, 205 communes des Hauts-de-France ont fait l’objet d’un arrêté portant reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, indique la région. Celle-ci est intervenue en soutien aux deux départements qui avaient mis en place un fonds de soutien exceptionnel de secours pour couvrir les frais liés aux franchises d’assurance habitation (à hauteur de 380 euros par foyer) et pour soutenir les entreprises.

La région se tourne aussi vers l'Etat pour obtenir la suspension temporaire de certaines cotisations sociales et fiscales, veiller à ce que les franchises et cotisations d'assurance n'augmentent pas, débloquer un fonds d'aide à la reconstruction et soutenir les intercommunalités pour qu'elles réalisent des travaux visant à contenir les intempéries (stations de relevage, bassins de rétention, pompes, nettoyages des fossés...) dans le cadre de leur compétence Gemapi. Le conseil régional a aussi décidé, jeudi, de créer une "aide financière pour les communes et les intercommunalités afin de lutter collectivement contre les inondations, notamment en incitant les communes à déléguer cette compétence aux intercommunalités".

"L'Etat répondra présent", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne, jeudi, lors de son discours de clôture du 105e Congrès des maires, rendant hommage "aux maires et aux élus des territoires touchés par les tempêtes Ciaran et Domingos, ainsi que par les inondations dans le Pas-de-Calais". Venu constater les dégâts, le 14 novembre, le chef de l'Etat avait promis un fonds de soutien d'urgence de 50 millions d'euros pour les communes et départements les plus touchés (voir notre article).

Depuis mercredi, tous les cours d'eau du Pas-de-Calais sont en décrue, ce qui laisse entrevoir un retour à la normale dans les prochains jours. Depuis quelques jours, les pompiers ont commencé les actions de pompage et d'assèchement dans plusieurs communes.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis