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Culture - La Bourgogne va demander son inscription au patrimoine mondial

A l'occasion de la dernière vente aux enchères des hospices de Beaune - qui attire de nombreux médias français et étrangers -, la Bourgogne a annoncé son intention de se porter candidate à une inscription au patrimoine mondial dans la catégorie "paysages culturels". La candidature devrait concerner plus précisément la côte viticole de Beaune et Nuits, ainsi que les villes de Dijon et de Beaune dont les maires étaient présents lors de cette annonce. Le président de l'Association pour le classement de la côte viticole a indiqué que "l'inscription [de la candidature] a été confirmée cette année par le Comité interministériel des biens français au patrimoine mondial". Désireux de protéger la "pérennité bourguignonne", l'association et les élus concernés ont entrepris de préparer "un dossier sérieux de candidature" auprès de l'Unesco. Ils sont toutefois conscients de la course d'obstacles qui s'engage avant une éventuelle inscription au patrimoine mondial : "Rien n'est acquis, il faudra encore plusieurs années", a indiqué le président de l'association. Avec la basilique de Vézelay et l'abbaye de Fontenay, la Bourgogne possède déjà deux sites inscrits au patrimoine mondial. Cette nouvelle candidature n'est d'ailleurs pas une totale nouveauté. En 1992, la région avait déjà été inscrite sur la liste indicative des sites que la France était susceptible de proposer à l'Unesco. Mais le dossier n'avait pas eu de suite.
Après celles des Cévennes et des Causses, de Bordeaux, des terrils du Nord, des forteresses de Vauban ou des plages du Débarquement, cette nouvelle candidature va se heurter à une difficulté de taille : la nouvelle orientation définie par le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco. Lors de sa réunion à Vilnius, en juillet 2006, celui-ci a en effet retenu - pour la première fois depuis sa création, il y a 34 ans - autant de sites africains que de sites européens. Affichant une volonté de rééquilibrage entre l'Europe et les pays en développement, Francesco Bandarin, le directeur du comité, a indiqué que "cette session a montré dans quelle direction va le comité et a montré notre engagement vis-à-vis de l'Afrique et d'autres régions émergentes". La concurrence entre collectivités s'annonce donc sévère : les candidatures françaises sont désormais plus nombreuses que l'ensemble des dossiers européens retenus en 2006.

 

Jean-Noël Escudié / PCA