La Commission dévoile son nouvel "Agenda pour les villes"

Bruxelles a dévoilé le 3 décembre le nouveau programme de l'UE pour les villes qui succède à l'Agenda urbain. Ce programme comporte de nombreuses avancées selon le Conseil des communes et régions d'Europe, mais il risque de laisser de côté les petites collectivités.

La Commission européenne a dévoilé, mercredi 3 décembre, son "programme de l’UE pour les villes". Il s’agit d’une "vision stratégique visant à donner aux villes les moyens de relever les défis locaux et de contribuer ainsi à la réalisation des objectifs plus larges de l'UE", indique-t-elle dans un communiqué. Ce nouveau programme succède à l’Agenda urbain lancé en 2015 pour répondre aux enjeux de développement urbain, sachant, rappelle l'institution, que les collectivités mettent en oeuvre 70% de la législation européenne. 

Alors qu’environ "75% de la population de l'UE, soit environ 340 millions de personnes, résident dans les villes et les zones urbaines", celles-ci constituent "des pôles essentiels pour la prospérité et la compétitivité de l'Europe" mais elles sont confrontées "à des défis importants tels que le logement abordable, les coûts élevés de l'énergie, la sécurité, la ségrégation sociale et les impacts climatiques", souligne la Commission. 

Un nouveau portail "Villes de l'UE"

L’Agenda repose sur trois axes : un dialogue continu avec les collectivités "afin de discuter des politiques de l'UE ayant une incidence sur les zones urbaines", une simplification et un soutien financier alimenté par la politique de cohésion et d’autres politiques sectorielles. Un nouveau portail baptisé "Villes de l'UE" offrira un "point d'entrée unique pour les informations sur les activités, les événements, les mises à jour des politiques, les possibilités de financement et les initiatives de développement urbain". Pour ce qui est des financements, la Commission rappelle que le projet de cadre financier pluriannuel 2028-2034 en cours de négociation ouvrira des possibilités de soutiens via les plans de partenariat national et régional, la facilité de l'UE ou encore le futur Fonds européen pour la compétitivité.

Une initiative saluée par le Conseil des communes et régions d'Europe (CCRE) qui voit dans ce nouvel Agenda "une étape importante vers le renforcement de la dimension urbaine des politiques de l’UE". Le conseil émet cependant quelques réserves. Si l’Agenda est supposé s’adresser aux villes de toutes tailles, "le fait de continuer à s’appuyer sur la définition d’Eurostat des 'centres urbains' (plus de 50.000 habitants) risque de laisser une grande partie de l’Europe à la traîne". "Cette approche peut involontairement exclure les petites et moyennes municipalités", craint le CCRE qui aurait préféré "une stratégie de développement territorial plus large". Quant à la nouvelle "facilité de l’UE", qui sera gérée directement par la Commission, elle soulève des questions sur l’avenir des programmes existants tels que l’Initiative urbaine européenne (IUE) ou Urbact. Enfin, le CCRE demande des garanties pour que la participation des collectivités aux futurs plans de partenariat national et régional soit réellement assurée.

 

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