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Hébergement / Social - La Dihal et l'Anah dressent un bilan positif de l'humanisation des centres d'hébergement

Plus de six ans après le lancement du programme d'humanisation des centres d'hébergement, ses deux principaux acteurs - la délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement et l'Agence nationale de l'habitat - en dressent le bilan

Lancé en 2008, le programme d'humanisation des centres d'hébergement répond à la fois à une recommandation du jury de la conférence de consensus de novembre 2007 et à une préconisation du député Etienne dans son rapport remis au Premier ministre en 2008. Ce programme part du constat que certaines personnes sans abri refusent de rejoindre les centres d'hébergement en raison du manque d'hygiène, d'intimité et de sécurité. Il entend donc développer des actions d'humanisation favorisant le respect de la dignité des personnes accueillies.

Un coût de travaux de 20.237 euros par place

Plus de six ans après le lancement de ce programme, ses deux principaux acteurs - la délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal) et l'Agence nationale de l'habitat (Anah) - en dressent le bilan (un premier point intermédiaire avait déjà été effectué en 2013). Celui-ci a été rendu public par les deux organismes à l'occasion d'une visite, le 7 avril, du centre d'hébergement et de réinsertion sociale Prost de l'association Emmaüs Solidarité, une réalisation jugée particulièrement représentative du programme.
Réalisé avec l'appui du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), ce bilan repose sur une double approche quantitative (questionnaire diffusé en 2013 à l'ensemble des établissements ayant bénéficié d'un financement au titre du programme) et qualitative (entretiens).
Il en ressort une durée moyenne de travaux de treize mois pour un coût moyen de 20.237 euros par place. Les chantiers financés se répartissent entre opérations de réhabilitation, de reconstitution de l'offre (acquisition-amélioration ou construction neuve) ou opérations mixtes (réhabilitation et reconstitution de l'offre). Au moment de l'enquête (2013), 80% des établissements avaient terminé leurs travaux.
Autre information importante, qui va dans le sens du respect de la dignité des personnes accueillies : 76% des établissements financés ont réalisé des travaux d'individualisation. En revanche, l'étude constate qu'"un des points faibles des projets concerne l'association des personnes : moins d'un établissement sur deux a associé les personnes au projet".

Une amélioration sensible des conditions d'hébergement

L'étude démontre que les travaux ont eu un effet sensible sur les conditions d'hébergement, en les rapprochant des normes des logements-foyers. Ceci se traduit notamment par une forte baisse de nombre de places en dortoirs (23% des places avant les travaux, 3% après), au profit de chambres individuelles (passées de 34% à 42% de la capacité), de chambres doubles (de 21% à 24%) et d'unités de vie (de 22% à 31%).
De même, la surface des chambres individuelles s'est accrue, passant de 12,44 m2 avant travaux de réhabilitation à 14,47 m2 après travaux. L'amélioration du confort se traduit aussi par un meilleur équipement des parties privatives, avec une nette diminution du nombre de chambres sans équipement. Après travaux, les chambres disposent ainsi plus fréquemment de sanitaires et de blocs cuisines (16% de chambres équipées avant travaux, 41% après).
Cette amélioration de la qualité des espaces privés ne s'est pas faite au détriment des espaces collectifs. La superficie réservée à ces derniers a en effet augmenté avec les travaux. Par exemple, 20% des établissements ayant réalisé des travaux d'humanisation ont créé un espace d'accueil, tandis que 11% ont mis en place un service de bagagerie. Les opérations les plus courantes sur les espaces collectifs concernent toutefois la réalisation de coins cuisine, d'espaces d'accueil et d'espaces de visite.
Si la qualité est bien au rendez-vous, les travaux réalisés n'ont eu en revanche quasiment aucun effet sur l'offre d'hébergement. La capacité totale des établissements de l'échantillon est ainsi passée de 7.008 à 7.124 places.
Enfin, l'étude montre que les travaux ne se sont pas limités au seul cadre bâti. Plus d'un établissement sur deux (56%) ayant réalisé un programme d'humanisation en a profité pour modifier son projet social. De même, près d'un sur deux a fait évoluer ses prestations d'accompagnement social.

 

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