La FNCCR lance un appel à projets pour soutenir les projets d’effacement électrique des collectivités

En dépit des appels à la sérénité du président de la République – "Le rôle des autorités publiques, des entreprises publiques, ce n’est pas de transférer la peur ni de gouverner par la peur (…), de commencer à faire peur aux gens avec des scénarios absurdes (…). Nous allons tenir cet hiver", déclarait Emmanuel Macron le 6 décembre dernier –, les perspectives de délestages électriques continuent d’alimenter le débat. "La consommation électrique risque de dépasser les moyens de production durant les pics et des coupures sont envisagées ; une première en France", alerte ainsi la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) ce 14 décembre dans un communiqué.

Estimant "dès lors urgent de développer les capacités d’effacement d’électricité" – c'est-à-dire la diminution ponctuelle de la consommation d’électricité d’un équipement lors des pics de consommation afin de diminuer la tension sur le réseau –, la Fédération lance, dans le cadre de son programme de rénovation énergétique Actee, un appel à projets, baptisé "Eff’ACTE", visant à aider les collectivités volontaires à mettre en place un tel dispositif. "Les collectivités sont propriétaires d’un parc important de bâtiments tertiaires au niveau public. Elles constituent donc un acteur clé d’activation de la flexibilité électrique dans le tertiaire. Qui plus est, le parc de bâtiments des collectivités est particulièrement divers : bureaux, bâtiments administratifs, culturels, équipements sportifs, etc. Les collectivités sont donc des acteurs clés pour mobiliser la flexibilité de la consommation électrique à travers des usages diversifiés", justifie la FNCCR dans un "kit pratique" sur l’effacement électrique, qui permet aux collectivités de se familiariser avec la notion.

Via Eff’ACTE, la Fédération propose concrètement d’aider les collectivités à auditer leurs bâtiments pour déterminer leur potentiel d’effacement, à s’outiller pour mieux suivre leur consommation et à contractualiser, à terme, avec des opérateurs pouvant les rémunérer (l’effacement est rémunéré par les mécanismes de capacité et d’ajustement, gérés par RTE). Trois lots sont prévus (ressources humaines ; outils de mesure et de suivi ; études techniques), avec un plafond total d’aide de 100.000 euros pour l’ensemble du dossier (et un taux d’aide maximal de 50%).

Le dispositif ne sera toutefois pas déployé cet hiver, la date limite de dépôt des candidatures étant fixée au 15 mars prochain. Mais la Fédération proposera prochainement sur une page dédiée de son site des formations, des outils d’évaluation ainsi qu’une plateforme "Goflex" permettant aux collectivités d’entrer en contact avec des opérateurs d’effacement électrique. Et l’investissement ne risque guère la péremption : à en croire l’ancienne ministre Emmanuelle Wargon, désormais présidente de la Commission de régulation de l’énergie, l’hiver 2023-2024 sera "probablement" le plus risqué.

 

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