La maison écoperformante du Pays des Herbiers

En 2006, les élus de la communauté de communes du Pays des Herbiers (8 communes, 27.500 habitants) ont découvert à Fribourg, en Allemagne, ce que sont les maisons passives, qui ne consomment que 10 kilowatts/heure par an et par mètre carré. Ils se sont également initiés aux critères de l’écoperformance : construction bioclimatique, chantier à faibles nuisances, matériaux sains… C’est après cette visite qu’est née l’idée de construire sur le territoire de la communauté une maison d’habitation de 100 m2, qui allie compacité, orientation plein sud et haut niveau d’isolation.

Une politique volontariste

Jean-Louis Launay, conseiller communautaire en charge du développement durable, replace cette réalisation dans son contexte : "Nous avons depuis plusieurs années une politique d’économie d’énergie sur notre territoire. Elle comprend des actions en direction des professionnels et des aides aux particuliers : entre 2006 et 2009, 600.000 euros ont été versés par la communauté de communes. En outre, depuis 2009 nous nous sommes dotés d’un Agenda 21, qui coordonne toutes les politiques sectorielles. La communauté de communes mise sur l’effet d’entraînement généré par ces soutiens, et ça marche. Quand un euro est versé par la collectivité, les particuliers en investissent vingt". Les 600.000 euros dont parle Jean-Louis Launay ont donc généré 12 millions d’euros de travaux.

Un outil pédagogique grandeur nature

En ce qui concerne la construction de la maison écoperformante, un effort particulier a été consacré à la pédagogie. Pendant toute la durée du chantier, des permanences d’accueil ont été mises en place les samedis et les dimanches après-midi dans un local attenant. Plus de 2.500 personnes, particuliers et professionnels, ont ainsi pu découvrir les techniques de pointe en matière de construction.
Validée en 2007, la construction de la maison écoperformante a commencé en janvier 2009.
La communauté de communes du Pays des Herbiers s’est entourée d’une équipe de maîtrise d’œuvre composée d’un cabinet d’architectes, d’une agence spécialisée en écoconstruction et analyse du cycle de vie, et d’un bureau d’études thermiques. Elle a bien sûr bénéficié de différentes aides : le syndicat départemental d’électricité vendéen (SYDEV), l’Ademe et la Région ont contribué à financer l’étude. En outre, l’Ademe a contribué à l’investissement, tandis que l’Union européenne devrait participer au financement du dispositif pédagogique. Virginie Thune, chef de projet développement durable de la communauté, détaille le budget : "La construction de la maison, dont la communauté de communes est propriétaire, a coûté 250.000 euros tout compris, en incluant l’achat du terrain, les frais de notaire et d’architecte. A cela il faut ajouter 35.000 euros de panneaux photovoltaïques et le financement d’un important dispositif pédagogique pour 65.000 euros".

Consolider l’évaluation pour renforcer la dynamique vertueuse

Reste à évaluer les performances. La maison a donc été louée à des particuliers. Des mesures de qualité de l’air ont été réalisées par Air Pays de la Loire avant l’installation des locataires, et une deuxième campagne de mesures aura lieu au terme de la première année d’occupation. Les locataires, qui se sont installés en octobre 2009, ont accepté que l’ensemble de leurs consommations soient relevées mensuellement. Les données chiffrées n’ont pas encore été rendues publiques, mais pour Virginie Thune, les résultats sont au rendez-vous.
En ce qui concerne la maison écoperformante, l’élue constate le même phénomène. Depuis qu’il a été démontré que "c’est possible", un tiers des maisons neuves construites sur la communauté de communes sont des bâtiments basse consommation (BBC), une norme qui s’imposera à tous les particuliers au 1er janvier 2013.

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net