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Accès aux soins - La médecine générale attire peu, mais parvient à pourvoir ses postes d'internes

Quelles sont les spécialités qui attirent le plus les étudiants en médecine ? La Drees fournit un "indicateur d'attractivité". Et confirme la forte mobilité géorgaphique des internes avec, forcément, des territoires plus recherchés que d'autres...

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur l'affectation des 7.860 étudiants en médecine à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) en 2014. Instaurées en 2004, les ECN ouvrent l'accès au troisième cycle des études médicales et permettent aux étudiants de choisir, en fonction de leur rang de classement, un poste d'interne sur une liste arrêtée par les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur sur proposition de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. Les étudiants ont ainsi le choix entre 30 spécialités - dont la médecine générale - et 28 subdivisions territoriales.

94% des postes pourvus en médecine générale...

Les résultats montrent qu'en 2014, 7.860 étudiants ont été affectés à un poste d'interne. Parmi les postes ouverts, 96% ont été pourvus, seuls 330 postes restant finalement vacants. Dans cet ensemble, les postes de médecine générale ont été pourvus à 94%, soit à peine un peu moins que les 95% de 2013.
Ces bons résultats sont toutefois assez largement un effet d'optique, le taux des postes pourvus étant évidemment fonction du nombre de postes proposés par rapport aux étudiants inscrits. Ainsi, 8.190 postes étaient proposés aux 7.860 étudiants en 2014. La meilleure adéquation entre les postes proposés et les flux d'étudiants a permis de faire passer le taux de postes non pourvus en médecine générale de 16% en 2011 à 6% en 2014.
Plus intéressante est la répartition des choix des étudiants. Elle montre que la médecine générale est encore à la peine. Ainsi, sur les 30 spécialités proposées, seules cinq n'ont pas pourvu tous les postes ouverts : la médecine générale, la médecine du travail, la santé publique et la psychiatrie (ces quatre spécialités connaissaient la même situation en 2013), auxquelles s'ajoute en 2014 la biologie médicale.

... mais le dernier rang des spécialités en termes d'attractivité

De même la Drees détermine - au prix d'un calcul assez complexe - un "indicateur d'attractivité" pour chacune des spécialités. Hors contrats d'engagement de service public - qui bénéficient d'une liste spécifique - les indicateurs d'attractivité les plus élevés concernent l'ophtalmologie (indice de 0,11), la cardiologie et maladies vasculaires (0,14) et la dermatologie et vénérologie (0,14). A l'inverse, les indicateurs d'attractivité les plus faibles concernent la santé publique (0,73), la médecine du travail (0,82) et la médecine générale (0,84). Pour sa part, la pédiatrie affiche un indicateur d'attractivité de 0,31.
A noter également : en termes d'attractivité, les spécialités à forte dominante d'activité libérale l'emportent nettement sur celles à dominante hospitalière et plus encore sur celles à dominante salariée.
Cette difficulté de la médecine générale connaît toutefois quelques exceptions. L'attrait de la médecine générale se renforce ainsi chez les étudiantes (alors qu'elle diminue chez les hommes). En 2014, 14% des femmes qui avaient encore le choix entre les 30 spécialités ont opté pour la médecine générale, contre 12% en 2013. A l'inverse, seuls 5% des hommes dans la même situation ont fait ce choix, contre 6% en 2013.

Des étudiants très mobiles

Dernier enseignement de l'étude : la forte mobilité des internes en médecine. En 2014, plus de la moitié (53%) des étudiants ont changé de subdivision de formation (autrement dit de faculté de rattachement) pour prendre leur poste d'interne. Sur les 26 subdivisions (hors Antilles-Guyane et Réunion), seules huit ont conservé plus de la moitié de leurs étudiants. Contrairement à une idée reçue, la majorité de ces étudiants ne changent pas de subdivision pour accéder à une spécialité qui les intéresse mais qui ne serait plus disponible dans leur subdivision d'origine. Sur les 53% de mobilités, 33% correspondent en effet à une mobilité choisie (autrement dit, les étudiants concernés pouvaient accéder à la spécialité souhaitée dans leur subdivision d'origine) et seules 20% correspondent à une mobilité "contrainte".
En termes d'attractivité, les subdivisions les plus recherchées sont Bordeaux, Grenoble, l'Ile-de-France, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse, qui parviennent à pourvoir presque tous leurs postes. Les moins attractives sont Amiens, Angers, Limoges, Poitiers et Reims, qui n'y parviennent pas.

 

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