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Environnement - La nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité est lancée

La stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) pour la période 2011-2020 a été officiellement lancée le 19 mai à Paris. Près de 150 structures l’ont signée dont des villes (Gap, Lille) et communautés urbaines (Nice-Côte d’Azur), ainsi que l’Association des régions de France (ARF). L’adhésion de ces signataires, parmi lesquels on compte également des entreprises, des établissements publics, des fédérations et des associations, n’est qu’une première étape : dans un délai de 18 mois, il leur reste à la concrétiser à travers une déclaration d’engagement volontaire et un plan d’actions à soumettre au Comité national de suivi de la stratégie. "L’engagement doit donc être impliquant, significatif, mesurable et révisable", précise cette stratégie qui comporte vingt objectifs. A noter qu’ils ne sont pas chiffrés. Et pour cause : "La précédente stratégie adoptée en 2004 l’avait fait mais cela n’a pas marché", a reconnu Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. Pour mesurer les effets de la nouvelle SNB, l’Observatoire national de la biodiversité a dévoilé une première liste d’indicateurs, qui sera consolidée en décembre prochain.
Désormais, l’enjeu est la déclinaison de cette stratégie à l’échelon local, sa "territorialisation" comme on dit. "Cela se fera si tout le monde joue le jeu, les signataires mais aussi l’Etat", a commenté Christophe Aubel, directeur de la Ligue ROC. "Au niveau territorial, l’intercommunalité est le bon échelon pour agir et appréhender la complexité d’un sujet comme la biodiversité", a ajouté Martial Saddier, député-maire de Bonneville (Haute-Savoie). Le passage à l’action s’appuiera sur des outils existants, par exemple les Agendas 21 et documents d’urbanisme, et en verra naître de nouveaux comme les Atlas de la biodiversité, sur lesquels planchent 200 communes qui seront prochainement accompagnées par 200 autres dans cette expérience. De 2011 à 2018, les services de l’Etat élaboreront une cartographie nationale des habitats naturels et semi-naturels, à l’échelle du 1/25000, ce qui constituera une première.

Une dizaine d'appels à projets

"Le rétablissement des continuités naturelles, un objectif cher au Grenelle de l’environnement, va s’accélérer grâce à la SNB. En complément de la mise en œuvre de la trame verte et bleue, une série d’appels à projets, dont plusieurs s’adresseront aux collectivités avec certains réservés à celles d’outre-mer, vont être lancés pour accompagner cet objectif de reconquête des infrastructures écologiques", a indiqué la ministre, en précisant que l’Etat injectera 50 millions d’euros dans ces actions. L’un des appels à projets prévoit de soutenir les projets de trame verte et bleue en ville. Un autre incitera au rétablissement des continuités écologiques en terre agricole ou lorsqu’elles ont été fragilisées par des constructions. Deux appels à projets de recherche compléteront le dispositif qui sera également à visée pédagogique : des outils vont être fournis en ce sens aux enseignants. Enfin, dans la continuité des mesures du type concours annuel des prairies fleuries, un appel à projets portera sur la création d’une banque de semences locales. "Par ailleurs, on a besoin d’une filière de génie écologique, avec une fédération à même de porter plus de projets dans le secteur. Un appel à projets est donc prévu pour soutenir les techniques innovantes dans le domaine", a conclu la ministre.