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Transports - La région Nord-Pas-de-Calais gèle ses paiements à la SNCF

Après Midi-Pyrénées, c'est au tour de la région Nord-Pas-de-Calais de croiser le fer avec la SNCF. En désaccord avec la compagnie ferroviaire sur une réduction des heures d'ouverture des guichets d'une douzaine de gares, elle a suspendu les versements des acomptes dus pour l'exploitation des TER, a-t-on indiqué le 17 février de sources concordantes. Le non-versement à la SNCF des deux premiers acomptes trimestriels de 55 millions d'euros chacun, soit 110 millions d'euros sur une contribution annuelle de 250 millions d'euros, intervient au moment même où les deux parties s'apprêtent à renégocier la convention qui les lie pour le trafic des TER, l'actuelle venant à échéance fin 2014.
La directrice régionale de la SNCF, Odile Fagot, a justifié la réduction unilatérale des heures d'ouverture depuis le 1er février, notamment à Roubaix, par la désaffection des clients, qui privilégient les abonnements, en ce qui concerne les TER, et les commandes par internet, pour les TGV. Les mesures que critique la région ont donc une évidente logique économique et la SNCF était parfaitement en droit de les prendre, a-t-elle déclaré en substance à l'AFP.  "Selon la convention en cours, les dessertes sont bien définies, mais l'opérateur (la SNCF, ndlr) a une marge de manoeuvre pour ce qui est de la distribution des billets", a affirmé la directrice. Odile Fagot a appelé de ses voeux l'ouverture rapide des négociations pour la future convention, estimant que "si le conseil régional fixe parmi les objectifs un certain temps de présence des agents dans les gares, alors une rémunération équilibrée de ce service devra être établie".
Le vice-président régional chargé des transports, Alain Wacheux, a rétorqué que les économies faites par la SNCF étaient faibles - "moins de 300.000 euros, selon notre évaluation" - en regard du préjudice porté aux clients avec "un service" désormais "illisible".
Quand les gares paraissent désertes, le risque, a-t-il dit à l'AFP, est de "faire fuir, non seulement les clients habituels, mais aussi les nouveaux clients potentiels", alors que la région, a-t-il souligné, entend favoriser les transports publics. "Nous trouvons que nous payons assez cher pour que soit introduite une notion d'intérêt public", a dit Alain Wacheux, en soulignant le consensus sur ce point avec l'opposition de droite du conseil régional, dominé par le PS et ses alliés.
Le 14 février, le conseil régional a voté à l'unanimité en plénière une motion demandant à l'entreprise de mieux traiter le Nord-Pas-de-Calais, qui s'inquiète aussi d'une possible réduction des liaisons TGV Paris-Arras. Les élus régionaux ont demandé à auditionner le patron de la SNCF, Guillaume Pépy.

 

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