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Environnement - La rénovation des "passoires énergétiques", grand chantier du futur président de l'Ademe

L'objectif du gouvernement de rénover 500.000 logements par an – contre moins de 150.000 l'an passé - pour les mettre aux meilleures normes énergétiques est "extrêmement difficile" et nécessite de "prioriser les passoires énergétiques", a estimé le futur président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) au cours d'une audition devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale le 26 février. Ancien syndicaliste, actuellement délégué général du Médiateur de l'énergie, Bruno Léchevin a été désigné par le gouvernement début février pour succéder à François Loos à la tête de l'Ademe.
Selon lui, l'objectif de rénovation thermique des logements pour les faire entrer dans la meilleure catégorie (moins de 50 kwh d'énergie par mètre carré) nécessite de "prioriser les passoires énergétiques" mais aussi "les foyers en précarité énergétique", notamment dans le monde rural. En matière de sobriété énergétique, Bruno Léchevin a rendu hommage aux espaces info énergie (EIE), dont "l'efficacité est démontrée", puisque "les personnes ayant bénéficié d'un conseil personnalisé ont été 45% à passer à l'acte". Les travaux réalisés ont représenté "327 millions d'euros en 2011", a-t-il précisé. "Ce réseau aura à coup sûr un rôle de premier plan à jouer dans la création du 'guichet unique' annoncé par le Premier ministre ou du service public de la performance énergétique de l'habitat en cours de discussion au Parlement, tel que prévu dans la proposition de loi Brottes, en vue d'accompagner les particuliers dans la rénovation de leur logement. "Face aux députés, Bruno Léchevin a par ailleurs souligné que les effectifs de l'Ademe - près d'un millier de salariés aujourd'hui -, diminueraient de 15 postes par an, comme "contribution aux efforts à faire" dans le contexte économique tendu.
En conclusion de l'audition, le président de la commission, le député socialiste de l'Indre Jean-Paul Chanteguet, a insisté particulièrement sur le fait que "l'Ademe a(vait) besoin de stabilité", rappelant que Bruno Léchevin serait le cinquième président de l'agence depuis 2003, après Michèle Pappalardo (2003-2008), Chantal Jouanno (2008-2009), Philippe Van de Maele(2009-2011) et François Loos (2011-2013).
Le futur président de l'Ademe a aussi été entendu ce même 26 février par la commission développement durable du Sénat. Devant les sénateurs, il s'est déclaré "intuitivement" favorable" à ce que l'Ademe soit "encore plus au service des collectivités, des particuliers". "On sent très bien que la demande des collectivités n'est plus de même nature qu'il y a dix-quinze ans" du fait de la "montée en puissance de leurs compétences", a-t-il fait valoir. Au-delà de l'ingénierie économique, il a mis en avant la question de l'ingénierie sociale. "C'est peut-être là que l'Ademe peut progresser. On réussira parce qu'on se mettra tous autour de la table. C'est un des challenges pour réussir la transition énergétique. C'est l'ensemble des acteurs qu'il faudra impliquer. L'Ademe ne prétend pas à elle seule être capable de changer les comportements", a-t-il souligné.