La SNCF va ouvrir une liaison TGV Lyon-Bordeaux en 2027
La SNCF a annoncé ce 27 novembre l'ouverture "au plus tard mi-2027" d'une liaison TGV quotidienne entre Lyon et Bordeaux en cinq heures environ, dont le tracé évitera le Massif central. Cette ligne effectuera des arrêts à Massy en Île-de-France, Saint-Pierre-des-Corps près de Tours, Poitiers et Angoulême, a indiqué Jérôme Laffon, directeur Ouigo au sein de SNCF Voyageurs, lors de la présentation à la presse des nouvelles offres Ouigo pour les deux ans à venir. La SNCF vise un million de voyageurs sur le TGV Lyon-Bordeaux à terme, en prenant des passagers aussi bien à l'aérien qu'aux bus ou aux voitures particulières, avec des billets commençant à 19 euros "et un billet sur deux à moins de 30 euros", a déclaré Jérôme Laffon.
"D'ici 2030, nous allons avoir 30% de rames en plus, 30% de places de plus et 30% de voyageurs en plus sur le réseau Ouigo" a ajouté Alain Krakovitch, directeur des trains TGV et Intercités au sein de SNCF Voyageurs. Pour y parvenir, Ouigo va recycler et rénover complètement les rames de TGV qui vont bientôt être sorties de la flotte Inoui, et remplacées par des rames neuves construites par Alstom. Ouigo devrait ainsi voir sa flotte gonfler à 50 rames contre 38 actuellement. Autres nouveautés sur les lignes en 2026 : une liaison quotidienne Ouigo va être lancée entre Paris et Hendaye, via Bordeaux, Dax, Bayonne, et Biarritz à partir du 14 décembre. La ligne Paris-Rennes s'étoffera d'un troisième aller-retour à grande vitesse ainsi que Paris-Montpellier via Lyon-Saint-Exupery.
Le lancement d'une liaison TGV province-province entre Lyon et Bordeaux, qui évite le tracé en ligne droite passant par le Massif central, est critiqué par les élus et responsables de cette région qui s'estiment déjà très maltraités par la compagnie ferroviaire pour la desserte de leurs territoires. "Ce que nous voulons, c'est l'installation d'un train Intercités (non TGV) qui passe par les voies existantes entre Lyon et Bordeaux, et permettrait d'irriguer beaucoup d'autres villes" et métropoles délaissées du Massif central, a expliqué à l'AFP Marc Goutteroze, président du collectif Aurail qui regroupe une vingtaine d'associations de défense du ferroviaire sur la région Rhône-Alpes-Auvergne, "du lac Léman à la Corrèze". "Poitiers, Tours et Angoulême dans le centre ouest du pays, bénéficieront de la nouvelle ligne" Lyon-Bordeaux, note-t-il, mais "la diagonale du vide" reste vide, regrette-t-il. "Il n'y a même plus de liaison ferroviaire régulière entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, et aucune desserte non plus entre Saint-Étienne et Limoges par exemple", critique-t-il.
Pour recréer une liaison transversale Lyon-Bordeaux sous forme d'un train dit "d'équilibre du territoire" (TET ou Intercités), "il faut poser la question à l'autorité organisatrice qui est l'État", a relevé Jean Castex, auprès de l'AFP. "Si l'État dit ‘faites-le’, nous le faisons tout de suite", a ajouté l’ancien Premier ministre devenu PDG de la SNCF.