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La stratégie d'Edouard Philippe pour relancer les ports français

Dunkerque, Marseille et Le Havre resteront dans le giron de l'Etat, a indiqué le Premier ministre, en présentant sa stratégie pour les ports maritimes français, le 21 novembre. Mais pour Le Havre, Edouard Philippe souhaite un pilotage qui associe les ports de Rouen et de Paris. Les autres grands ports maritimes seront du ressort des régions, en partenariat avec les autres collectivités.

"Je ne m'habitue pas à l'idée qu'Anvers soit le premier port de France", a plaisanté Edouard Philippe, le 21 novembre, en ouverture des Assises de l'économie de la mer qui se déroulent jusqu'à mercredi dans son ancienne ville du Havre. "La mer fait rêver. C'est bien. Mais il est peut-être temps qu'elle nous fouette aussi un peu le visage, qu'elle nous fasse réagir", a-t-il déclaré, quelques jours après le comité interministériel de la mer de vendredi, avant d'esquisser les grands axes de sa stratégie pour relancer la compétitivité des ports français. Celle-ci passera tout d'abord pour une réforme de la gouvernance. Ainsi, les trois grands ports français Le Havre, Marseille et Dunkerque, qui "ont clairement un intérêt européen et international", resteront "dans le giron de l'Etat". S'agissant du Havre, "premier port du range Nord", Edouard Philippe a de grandes ambitions. Il y voit une continuité "qui commence à la digue Sud et qui continue jusqu'au Pont-Neuf à Paris". Il souhaite ainsi revoir sa gouvernance avec un pilotage qui inclut au même niveau les trois ports du Havre, de Rouen et de Paris. Le préfet François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine s'est vu confier une mission sur le sujet. Il remettra ses conclusions fin février.
Marseille devra pour sa part "mieux s'articuler avec les autres ports de la façade méditerranéenne" et "pénétrer profondément dans les terres", le long de la vallée du Rhône. Le délégué interministériel au développement de l'axe Méditerranée-Rhône-Saône remettra ses propositions à l'été. S'agissant du "grand port français de l'activité transmanche", Dunkerque, qui est "en compétition immédiate avec les grands ports belges et néerlandais", c'est au préfet des Hauts-de-France qu'il revient de faire des propositions pour en faire une "tête de pont sur l'axe Nord".
Concernant les autres grands ports nationaux, le Premier ministre a confirmé la région comme échelon pertinent. Mais les autres collectivités "auront leur mot à dire". Une mission de concertation a été lancée en ce sens. "Nous verrons alors ce qu'il est possible de faire au cas par cas."

Eolien en mer

Edouard Philippe veut aussi travailler sur la "compétitivité" des ports français, à travers la fiscalité (comme le permet le droit européen) et la simplification des démarches. La ministre des Transports Elisabeth Borne fera des propositions dans ce sens.
Le Premier ministre veut aussi travailler sur "la fluidité du passage portuaire", c'est-à-dire la connexion avec l'Hinterland : rail, fleuves. Autrefois opposé au Canal Seine-Nord, il a pris acte du choix des élus : "L'important, c'est d'en faire un succès pour nos ports, pour nos fleuves et pour nos territoires."
Le Premier ministre a regretté le "retard" pris par la France dans le domaine des éoliennes en mer. Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot conduira un travail "de simplification radicale des procédures d'instructions". Ce dernier devait venir, mercredi soir, clôturer ces assises. Par ailleurs, en 2018 seront lancées des études préalables "en vue de l'engagement des futurs appels d'offres sur l'éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée". Des études environnementales et un débat public seront menés sur le projet de parc éolien posé au large d'Oléron.
 

 

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