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Santé - L'APVF veut des "paroles fortes" pour conforter l'avenir des petits hôpitaux

L'Association des petites villes de France (APVF) a été reçue le 14 septembre par Roselyne Bachelot-Narquin afin d'évoquer l'avenir des petits hôpitaux, qui est devenu l'un de ses principaux chevaux de bataille. Cette rencontre se situe en effet dans le cadre du projet de décret déterminant de nouveaux seuils d'activité pour la fermeture des petits blocs opératoires et des services de maternité (voir nos articles ci-contre). A cette occasion, les élus présents ont fait part à la ministre de la Santé "de leurs très vives inquiétudes à la suite de l'annonce dans la presse au cours de l'été de la publication imminente de décrets 'couperet' qui concerneraient une cinquantaine d'hôpitaux de petites villes réalisant moins de 1.500 actes chirurgicaux par an". Ils dénoncent en particulier "l'absurdité d'une norme comptable uniforme" qui ne tient pas compte de la diversité des situations. Cette prise de position vise l'annonce par Roselyne Bachelot-Narquin, le 26 août dernier, du projet de décret qui semblait pourtant avoir été reporté sine die un mois plus tôt.

Mais le contexte a cependant évolué avec l'annonce du 26 août qui prévoit également la mise en place d'une mission d'accompagnement de la réorganisation de l'offre de soins, regroupant onze personnalités reconnues. L'APVF se saisit donc de la mise sur pied de cette mission et de la montée en charge des agences régionales de santé (ARS) pour formuler une double demande. Elle souhaite, d'une part, que la ministre mandate les directeurs généraux des ARS - qui pilotent désormais les opérations de regroupement - pour "agir au cas par cas, afin de privilégier l'approche territoriale sur la logique comptable et [...] mettre fin aux campagnes permanentes de dénigrement qui touchent les petits hôpitaux" (reprise d'un reproche qui était fait de longue date aux anciennes agences régionales de l'hospitalisation). D'autre part, l'APVF demande que la mission d'accompagnement dispose "de réels moyens financiers pour accompagner la modernisation et la mise aux normes des petits hôpitaux". De son côté, le ministère avait déjà annoncé, le 26 août, une enveloppe de 45 millions d'euros sur la période 2010-2012, destinée à financer "des projets d'établissements mieux ciblés sur leur mission de proximité". Sur un plan plus symbolique, la délégation a également demandé à la ministre de la Santé "des 'paroles fortes' pour conforter les petits hôpitaux comme composante indispensable de l'offre de soins sur tout le territoire".

Selon le communiqué de l'APVF publié au lendemain de la rencontre, Roselyne Bachelot-Narquin est restée prudente dans ses réponses, se contentant de prendre acte des inquiétudes des élus des petites villes et d'assurer que la souplesse serait partout privilégiée sur la coercition.

 

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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