Finances locales - Le "déficit" qui fait bondir les élus, ou l'histoire d'une "manipulation"

"Collectivités locales : la bombe à retardement", titrait le Journal du dimanche ce 5 octobre, se référant à un "rapport fort embarrassant sur l'état des finances publiques locales" pour indiquer que "l'excédent de dépenses des collectivités s'est creusé" entre 2012 et 2013, pour parler de "trou dans les caisses des finances locales" qui "équivaut à plus de 10% de l'ensemble des déficits publics"… L'information est reprise le jour même par l'AFP et fait donc boule de neige sous le titre "Le déficit des collectivités locales a explosé en un an".
Il n'en fallait pas plus pour faire bondir plusieurs élus locaux déjà échaudés par le volet finances locales du projet de loi de finances pour le gouvernement et par la façon dont le gouvernement le leur a présenté la semaine dernière (voir nos articles ci-contre). Pour eux visiblement, il n'y a pas seulement mauvaise interprétation d'un rapport par un journaliste, mais volonté de Bercy de faire de certaines données une "exploitation mensongère" cherchant à "ternir l’image des élus locaux et leurs actions", pour reprendre les termes choisis ce lundi 6 octobre par Olivier Dussopt, le président de l'Association des petites villes de France (APVF), dans un communiqué intitulé "Stop à la manipulation des chiffres et au discours démagogique". "En réalité, la situation des collectivités locales est bien connue de tous et les chiffres de ce rapport ne sont en rien confidentiels", souligne également Olivier Dussopt.
Le tout premier à réagir lundi matin avait été Philippe Laurent, vice-président de l'Association des maires de France (AMF). Lui aussi parle d'une "manipulation" – de "la manipulation injuste et lâche à laquelle se livre la haute administration bercysienne", d'une "confusion est savamment entretenue par les élites de la haute fonction publique". Et lui aussi rappelle que la situation actuelle des finances "n'a évidemment rien de 'confidentiel'", est "parfaitement connue de tous les acteurs et les observateurs". Sauf qu'en réalité, et c'est bien cela qu'il faut redire et réexpliquer, "il ne s'agit nullement d'une aggravation du 'déficit' au sens courant du terme" mais d'un "besoin de financement d'investissements, dont il est logique et sain qu'une partie (très minoritaire en l'occurrence) soit financée par de la dette à long terme".
Le prochain opus - cette fois officiel - à revenir sur l'évolution du besoin de financement des collectivités sera le rapport de la Cour des comptes sur les finances locales, attendu pour la mi-octobre.

 

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