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Education prioritaire - Le dispositif "12 élèves par classe" concernerait 2.300 classes de CP à la rentrée

Pour sa première sortie comme ministre de l'Education nationale, mardi 23 mai, Jean-Michel Blanquer avait choisi d'évoquer le dispositif "12 élèves par classe" au cours préparatoire dans une école REP+ de Creil (Oise), promesse d'Emmanuel Macron. Pour rappel, il s'agit, à terme, de réduire à 12 élèves les 12.000 classes de CP et CE1 des écoles de réseaux d'éducation prioritaire (REP) et d'éducation prioritaire renforcée (REP+). Le ministre estime finalement à 2.300 le nombre de classes de CP qui doivent en bénéficier dès la prochaine rentrée (le chiffre de 2.200 avait été avancé le 22 mai sur RMC-BFM TV, voir notre article ci-dessous). Mais qui, où, comment... il n'a pas donné de précisions.

"Lire, écrire, compter, respecter les autres"

Plus que le dispositif, il était important pour le nouveau ministre de souligner auprès des Français l'importance de ce moment de la scolarité, après cet autre moment "essentiel" que représente la maternelle. "Si on concentre l'énergie sur le CP", sur les fondamentaux, "lire, écrire, compter, respecter les autres", on aura moins de difficulté pour les autres niveaux de la scolarité. Il s'agissait donc d'abord pour lui de faire passer le message, "100% de réussite au cours préparatoire".
Pour les 2.300 classes dédoublées à la prochaine rentrée, il assure qu'il n'a "aucun problème" pour trouver les enseignants nécessaires à la réduction des effectifs "ou pour concentrer le 'plus de maîtres que de classes' sur le CP". "Nous nous adapterons", a-t-il assuré, précisant : "On ne dépouille rien, on ne casse rien", on verra "comment évoluent ces deux dispositifs" d'ici "un, deux ou trois ans", en se fondant sur "une évaluation scientifique". Interrogé par ToutEduc sur le dispositif d'évaluation qui sera mis en place, il indique sans plus de précisions : "nous sommes en train d'y travailler".

"Plus de classes que de salles de classe"... au moins dans un premier temps ?

Parallèlement, des collectif d'enseignants, soutenus par les principaux syndicats, montent au créneau pour défendre le dispositif "plus de maîtres que de classes" (PDMQDC, dit aussi "maîtres surnuméraires" ou "maîtres +") et les pratiques pédagogiques innovantes qu'il aurait introduit. Une pétition en ligne demande à en évaluer la pertinence avant d'envisager un "détricotage". "Après avoir expérimenté le dispositif 'Plus de maîtres que de classes' nous nous inquiétons donc de lui voir substituer 'Moins de salles de classe que de maîtres' ou 'Plus de classes que de salles de classe' !" souligne le collectif à l'origine de la pétition qui a dépassé à ce jour les 10.000 soutiens.
La formule "Plus de classes que de salles de classe" parle évidemment aux maires. Jean-Michel Blanquer avait indiqué le 22 mai que, pour la prochaine année scolaire, "année de transition", tout ne serait pas parfait et qu'il pourrait y avoir deux maîtres dans une classe de 24 élèves. Selon SUD Education, il se pourrait aussi que le "dédoublement" ne soit réservé qu'à certains cours (le français et les mathématiques par exemple), le "reste" des enseignements demeurant en grand groupe. Face aux incertitudes et aux craintes engendrées, le nouveau ministre de l'Education nationale oppose "pragmatisme", "confiance" et, depuis Creil, "optimisme".

 

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