Archives

Fonction publique - Le gouvernement esquisse un geste sur la CSG, les syndicats toutefois déçus

Le gouvernement a annoncé lundi 16 octobre le report d'un an du plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires conclu sous le quinquennat précédent et fait un geste sur la compensation de la hausse de la CSG, des mesures qui ont laissé les syndicats sur leur faim.
La plupart d'entre eux se sont déclarés "déçus" ou "insatisfaits" à l'issue de ce "rendez-vous salarial" de lundi - une réunion avec leur ministre de tutelle Gérald Darmanin qui a duré pas moins de 3h30.
"Le ministre a exclu tout geste à ce stade sur le point d'indice", s'est par exemple indigné Baptiste Talbot, au nom de la CGT, premier syndicat de la fonction publique.
Gérald Darmanin a annoncé que la poursuite du plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires (PPCR) serait reportée d'un an. Pour le justifier, il a fait état de "contraintes budgétaires" et du "coût" de ce plan de 4 milliards d'euros en année pleine "dont 82% ne sont pas financés", et de 11 milliards d'euros jusqu'en 2021 en années cumulées. Le report devrait concerner près de 4,4 millions d'agents, selon l'entourage du ministre. L'ensemble des syndicats, même ceux qui n'avaient pas signé le PPCR (CGT, FO et Solidaires), redoutaient ce décalage dans le temps avec un effet négatif sur le pouvoir d'achat des agents, dont les cotisations retraite ont parallèlement augmenté.
Deuxième sujet majeur de la réunion, la compensation de la hausse de 1,7% de la CSG. Celle-ci a été "clarifiée et même améliorée", a estimé Mylène Jacquot (CFDT). Le ministre a confirmé qu'elle passerait par la suppression de cotisations : la contribution exceptionnelle de solidarité (CES) de 1%, payée par une partie des agents publics, ainsi que la cotisation maladie de 0,75% pour les contractuels.
Une "prime compensatoire est également créée pour les agents" qui "sera versée en janvier 2018, calculée sur la moyenne de la rémunération 2017, et sera actualisée une fois, au 1er janvier 2019, sur la base de la rémunération 2018", selon le ministre. Cette prime concernera les nouveaux entrants, ce qui n'était pas le cas dans les scénarios envisagés jusqu'à présent par le gouvernement.
Des syndicats y ont vu une forme de prise en compte de la journée de mobilisation du 10 octobre. Toutefois, ils ont fait valoir que cette compensation ne valait pas augmentation du pouvoir d'achat. "Un quinquennat dure cinq ans", a répondu Gérald Darmanin, en assurant que le pouvoir d'achat serait augmenté "pas par des mesures générales, mais par des mesures fondées sur le mérite".
Le ministre a une nouvelle fois confirmé le gel du point d'indice en 2018, ainsi que l'instauration d'un jour de carence pour les agents. "Nous sommes profondément déçus puisqu'il n'y a pas de mesures nouvelles", a réagi Bernadette Groison (FSU). "Nous voulions parler salaire" et "amélioration du pouvoir d'achat des agents (...) Le gouvernement n'a pas répondu à ces attentes". Globalement, les syndicats dénoncent le "tour de passe-passe" consistant à affirmer que le pouvoir d'achat des agents a augmenté de 2% en moyenne en 2016 et de 4% en 2017. Ils s'insurgent aussi contre les 120.000 suppressions de postes annoncées par le gouvernement d'ici 2022.

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis