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Logement / Insertion - Le gouvernement prépare son dispositif d'hébergement pour l'hiver

Jacques Mézard et son secrétaire d'Etat, Julien Denormandie, ont réuni ce 26 octobre au ministère de la Cohésion des territoires les principales associations chargées de la veille sociale et de l'hébergement. L'objectif était de préparer le plan hivernal 2017-2018, qui couvre la période allant du 1er novembre au 31 mars. Une nécessité au vu du récent baromètre estival du 115, qui montre une nette dégradation de l'hébergement d'urgence (voir notre article ci-dessous du 30 août 2017). Cet objectif avait d'ailleurs déjà été anticipé dans un courrier du 4 octobre, adressé aux préfets et leur demandant de "mettre en place un cadre de concertation et d'échanges dans chaque département avec l'ensemble des acteurs de la veille sociale, de l'hébergement et du logement social, ainsi que les collectivités, pour garantir une mobilisation et une contribution de tous". Ce courrier demande aussi aux préfets de traiter les situations à risque d'expulsion le plus en amont possible, "pour minimiser les prises en charge dans l'urgence".

Jusqu'à 10.000 places supplémentaires mobilisables

Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, le ministre de la Cohésion des territoires annonce également un certain nombre de dispositions. Il réaffirme ainsi "la dignité, l'inconditionnalité et la continuité de l'accueil". Jusqu'à 10.000 places supplémentaires pourront être mobilisées pour "permettre un accueil digne et continu des personnes". De même, et afin d'éviter les remises à la rue faute de solution, "un effort accru d'accompagnement au retour vers le logement des personnes hébergées sera mis en œuvre". Chaque territoire devra ainsi mettre en œuvre une évaluation sociale des personnes accueillies, avec pour objectif de déboucher, dans le cadre du dispositif "logement d'abord", sur l'orientation des intéressées vers une solution pérenne et adaptée de logement à la fin de la période hivernale.
Jacques Mézard a également rappelé les différents piliers du plan hivernal 2017-2018. Celui-ci repose en effet sur "une mobilisation forte des services déconcentrés, afin d'assurer un accueil digne des personnes, 24h/24 sans remise à la rue chaque matin", mais aussi sur une intensification des maraudes et, le cas échéant, sur un renforcement du 115 durant la veille saisonnière.

200 millions d'euros de crédits délégués début novembre

Le plan prévoit aussi une remontée hebdomadaire, auprès du ministère, des informations relatives aux capacité d'hébergement : places ouvertes, mobilisées et effectivement occupées, ainsi que les demandes non pourvues. En cas de grand froid, les remontées seront assurées sur un rythme quotidien et la cellule interministérielle de crise pourra être activée en cas d'aggravation, sur demande du Premier ministre.
Côté moyens, Jacques Mézard a indiqué que l'intégralité des 200 millions d'euros de crédits supplémentaires, annoncés par le gouvernement pour l'hébergement d'urgence, "seront délégués d'ici début novembre". Si nécessaire, des crédits complémentaires pourront être débloqués au profit de l'Ile-de-France, qui connaît toujours la tension la plus forte. Enfin, "l'engagement fort de l'Etat en faveur de l'hébergement d'urgence et de l'accompagnement vers le logement des plus précaires se traduira en outre par une programmation budgétaire, en 2018, en hausse de plus de 10% par rapport à 2017".