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Très haut débit - Le gouvernement rencontre les acteurs de la filière RIP

C'est une première ; à quatre jours de la Conférence des territoires, trois membres du gouvernement (Julien Denormandie pour la Cohésion des territoires, Benjamin Griveaux pour l'Économie, et Mounir Mahjoubi pour le Numérique) ont rencontré les acteurs de la filière des réseaux d'initiative publique. Avicca et FIRIP s'accordent pour saluer la détermination du gouvernement à accélérer le chantier de l'accessibilité numérique des territoires enclavés.

Grand jour pour les réseaux d'initiative publique : après la rencontre entre le gouvernement et les principaux opérateurs la semaine dernière, les protagonistes des RIP ont reçu ce jeudi 13 juillet un traitement pratiquement similaire, même si le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, n'était cette fois pas présent. L'Avicca était représentée, mais aussi la fédération des industriels des RIP (FIRIP) venue en force avec les représentants des principaux opérateurs neutres et des acteurs du THD hertzien. Du côté du gouvernement, c'était Julien Denormandie qui menait la discussion. On notera également la présence d'Antoine Darodes, directeur de l'Agence du numérique, et de l'Arcep. Le dialogue établi par le gouvernement ne devrait pas se tarir de sitôt : avec l'ambition de proposer le THD pour tous d'ici 2022, les secrétaires d'État présents ce jeudi devraient refaire des points d'étape en compagnie des acteurs des RIP. Du côté de la FIRIP, on vit l'instauration de ce cycle de discussions comme un gage de crédibilité pour la filière.
Le rôle des réseaux hertziens, et notamment de la 4G fixe, a été abordé. On sait que le gouvernement envisage cette solution comme un remède transitoire à l'enclavement numérique, là où le FttH mettrait plusieurs années, voire plusieurs décennies, à se déployer complètement. L'étude de la FIRIP, récemment présentée, sur le potentiel de la 4G et du satellite pour désenclaver les territoires ruraux, devrait ainsi être actualisée avec de nouvelles données de l'Arcep et de l'Agence du numérique, pour fournir au gouvernement les moyens de mieux évaluer le potentiel de ces technologies.
Patrick Chaize, sénateur et président de l'Avicca, a évoqué l'importance d'une meilleure communication des territoires autour de leurs efforts pour l'aménagement numérique. Les RIP seront sans doute amenés dans les prochains mois, à améliorer la visibilité de leurs calendriers de déploiement. Une initiative qui devance les souhaits d'Emmanuel Macron et du gouvernement, demandeurs d'une feuille de route plus précise des intentions de déploiement de chacun des acteurs impliqués dans l'aménagement numérique.
L'ambiance studieuse de la rencontre entre les RIP et le gouvernement contraste avec la récente polémique sur les intentions de SFR de fibrer l'ensemble du territoire sans l'aide des collectivités. Comme le résume Thomas Gassilloud, député de la majorité très impliqué sur l'aménagement numérique, "les territoires méritent aujourd'hui que nous dépassions les effets d'annonce". La région Grand Est n'a pas cillé et, le 13 juillet au matin, a confirmé l'attribution du plus grand réseau d'initiative publique de France à NGE-Altitude, au nez et à la barbe de SFR, l'autre finaliste. Du côté de l'Avicca et de la FIRIP, on ne croit pas au succès des entreprises de déstabilisation de l'opérateur au carré rouge. Les acteurs des RIP sortent ainsi plus confortés qu'inquiets, de leur première rencontre avec le nouveau gouvernement.