Le point d'indice augmentera de 1,5% le 1er juillet prochain

Stanislas Guerini a annoncé ce lundi 12 juin un cocktail de mesures en faveur de la rémunération des agents publics, dont une hausse de la valeur du point d'indice de la fonction publique de 1,5% au 1er juillet prochain.

L'inflation se maintenant à un niveau élevé – en mai, les prix à la consommation ont augmenté de 5,1% sur un an –, le gouvernement a arbitré en faveur d'une revalorisation du point d'indice de la fonction publique. Stanislas Guerini, l'a annoncé, ce 12 juin dans l'après-midi, au cours d'une réunion avec les organisations syndicales.

La base de calcul des traitements des 5,7 millions d'agents publics sera dégelée de 1,5% le 1er juillet prochain, soit une augmentation plus limitée que celle accordée en juillet 2022 (+ 3,5%). Mais 5 points d'indice supplémentaires seront en outre accordés à l'ensemble des agents publics au 1er janvier 2024. Avec cette mesure complémentaire, les agents bénéficieront en réalité d'une revalorisation équivalente à une hausse de 2,5% de la valeur du point d'indice. C'est ce qu'a mis en avant Stanislas Guerini pour "faire passer la pilule", rapporte Céline Verzeletti, co-secrétaire générale de l'Union fédérale des syndicats de l'État CGT, que Localtis a interrogée à l'issue de la réunion. Mais les syndicats fustigent le décalage de l'application de la seconde mesure.

Geste pour les plus bas salaires

Des points d'indice supplémentaires (entre 1 et 9) seront par ailleurs attribués – à partir de juillet 2023 – à une partie des agents des catégories B et C, afin de redonner de l'amplitude dans les progressions de carrière des agents les plus faiblement rémunérés.

Le ministre a également annoncé le versement d'une prime exceptionnelle, dégressive, comprise entre 800 euros (pour les agents les plus faiblement rémunérés) et 300 euros (pour ceux qui sont mieux payés). Versée avant la fin de l'année, la prime sera réservée aux agents dont la rémunération ne dépasse pas 3.250 euros bruts mensuels (primes incluses). Point important : principe de libre administration oblige, les employeurs territoriaux n'auront pas l'obligation de l'accorder.

D'autres mesures viennent compléter ces annonces : la hausse du taux de remboursement des frais de transport collectifs (qui passe de 50% à 75%), la revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne-temps, la revalorisation de certains frais de mission. En outre, la garantie individuelle de pouvoir d'achat (Gipa), qui permet aux agents de voir leur rémunération augmenter au moins autant que l'inflation, est reconduite en 2023.

Les syndicats insatisfaits

Selon le ministre, ce train de mesures représente la même enveloppe budgétaire que celle dégagée en 2022, à savoir 7,5 milliards d’euros en année pleine selon les évaluations du ministère à l’époque.

Pour autant, les représentants des syndicats les ont jugées largement insuffisantes. "On est très loin des attentes des agents. On veut parler d'attractivité, mais il n'y en a aucune", critique Pascal Kessler, président de la FAFP. Dans une déclaration unitaire lue au début de la réunion, les syndicats exigeaient que le point d'indice soit revalorisé "fortement". La CGT réclamait par exemple une hausse en urgence de l'ordre de 10% de ce dernier.

Déçues, donc, les organisations syndicales ont demandé au ministre d'organiser "d'ici l'été" une nouvelle réunion multilatérale, dans le but de présenter des mesures revues à la hausse. Mais, selon la CGT, le ministre aurait adressé une fin de non-recevoir à ses interlocuteurs. Dès lors, ces derniers ont quitté la réunion, après une participation d'environ deux heures trente.

Le matin, le ministre avait reçu les représentants des employeurs territoriaux et hospitaliers pour une réunion de concertation sur le même sujet de la rémunération des agents.