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Tourisme - Le rapport Fouché sur les parcs de loisirs veut mieux organiser la complémentarité public/privé

Le gouvernement publie le rapport d'information relatif aux enjeux liés à l'évolution des parcs de loisirs en France, remis au Premier ministre au début du mois. En septembre 2008, François Fillon avait en effet chargé Alain Fouché, sénateur de la Vienne, d'une mission sur la question. Vice-président (et ancien président) du conseil général de la Vienne, celui-ci connaît bien le sujet, compte tenu de l'implication du département dans la création et le développement du Futuroscope. Intitulé "Choisir la professionnalisation, professionnaliser les choix", le rapport dresse le tableau de la situation et des perspectives des parcs de loisirs. Le constat est nuancé sur ce "secteur sans doute mature, mais sûrement fragile". Il s'agit en premier lieu d'"un secteur qui se connaît mal". Le rapport n'est d'ailleurs pas en mesure de fournir des chiffres précis et incontestables sur le poids économique de cette activité. Seule certitude : le marché des parcs de loisirs est très déséquilibré, avec de grands parcs à vocation plurirégionale, voire nationale ou internationale et des parcs à vocation purement locale. Le phénomène est encore accentué par la présence d'Eurodisney qui représente, à lui seul, 73% du chiffre d'affaires des 70 premiers parcs de loisirs français.
Conformément à la lettre de mission du Premier ministre, Alain Fouché s'est particulièrement intéressé à la place des collectivités territoriales dans les parcs de loisirs. Cette place se révèle elle aussi difficile à quantifier, compte tenu de la grande diversité des structures juridiques : régies municipales ou départementales, syndicats mixtes, établissements publics de coopération culturelle (EPCC), établissements publics industriels et commerciaux (Epic), sociétés d'économie mixte (SEM) locales ou non... Comme le rappelle le rapporteur, ces engagements des collectivités sont en revanche suivis de très près par les chambres régionales des comptes, qui ont déjà contrôlé les 35 premiers parcs français par le chiffre d'affaires. Certaines observations ont même été reprises dans le rapport public annuel de la Cour des comptes (voir notre article ci-contre du 9 février 2007). Alain Fouché confirme d'ailleurs le danger d'une intervention publique mal calibrée, qui "peut se révéler déstabilisante", pour le marché local, mais aussi pour la collectivité elle-même (en particulier en cas de surestimation de la fréquentation attendue ou de sous-estimation des risques de financement et d'exploitation).
Le rapport formule donc un ensemble de propositions, destinées à "organiser une meilleure complémentarité des interventions publiques et privées". Outre une nécessaire amélioration de la connaissance du secteur - sous forme de la création d'un observatoire - et de la professionnalisation des acteurs, le rapport préconise d'"enclencher une dynamique de coopération compétitive". Pour cela, il recommande en particulier d'organiser, avec Odit France (désormais remplacé par Atout France), une rencontre nationale des parcs de loisirs et des collectivités territoriales. Cette rencontre pourrait ensuite être déclinée à travers la mise en place d'instances locales de concertation. Dans le même esprit, le rapport suggère de s'appuyer sur ces instances pour "mettre en oeuvre des projets locaux d'intérêt commun", en s'inspirant des principes et des mécanismes qui ont guidé la collaboration entre public et privé tout au long de la réalisation d'Eurodisney. Ce rapprochement pourrait se traduire, à titre expérimental, par l'élaboration d'un "schéma local de développement d'initiatives conjointes".

 

Jean-Noël Escudié / PCA