Archives

Tourisme - Le secteur hôtelier veut mobiliser les maires contre les plateformes de type AirBnb

L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie poursuit son action auprès des maires concernant la concurrence qu'elle subit durement vis-à-vis des plateformes d'intermédiation locatives du type AirBnb. Après le kit visant à faciliter la mise en place par les communes du système d'enregistrement des meublés de tourisme, l'Umih présente "Trackeet", un logiciel permettant d'identifier les locations meublées à la nuitée.

L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) - représentée par Roland Héguy, son président confédéral - a été reçue, le 19 septembre, par François Baroin. L'objet de cette rencontre avec le président de l'Association des maires de France (AMF) était de "faire un point sur les différents sujets en lien avec le tourisme". Sans surprise, le premier sujet abordé dans cette rencontre a été celui de la concurrence, jugée déloyale, des plateformes d'intermédiation locatives, du type AirBnb.

Un logiciel pour aider à la collecte de la taxe de séjour

L'Umih a présenté à François Baroin le kit réalisé par ses soins et diffusé en juin dernier à l'ensemble des maires (voir notre article ci-dessous du 22 juin 2017). Ce "Guide de mise en place des dispositions de déclaration contenues dans la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique et le décret d'application du 28 avril 2017" - conçu avec l'aide du grand cabinet d'avocats Gide - apporte aux maires et aux présidents d'intercommunalités toutes les explications, ainsi que des modèles de délibérations, pour mettre en place efficacement le système d'enregistrement des meublés de tourisme.
Trois mois plus tard, l'Umih va plus loin en présentant à l'AMF le partenariat conclu entre l'Umih et Trackeet, "une start-up française qui permet aux municipalités, grâce à la technologie Big Data, d'identifier les locations meublées à la nuitée". Trackeet se présente, selon ses concepteurs, comme "le premier logiciel de mise en conformité du parc locatif saisonnier et d'aide à la collecte de la taxe de séjour".
En l'occurrence, l'Umih demande à l'AMF "d'informer les maires sur ces nouvelles opportunités qui leur permettront d'assurer un meilleur contrôle des locations meublées et de garantir plus de transparence au consommateur, et plus d'équité entre les différentes formes d'hébergement".

Des "Assises de la ruralité" en 2018

L'Umih souhaiterait également un soutien des grandes villes - à l'image des prises de position de Paris (voir notre article ci-dessous du 5 juillet 2017) - afin d'obtenir du gouvernement une réduction du nombre de journées annuelles autorisées pour la mise en location de logements particuliers. Cette durée est aujourd'hui de 180 jours par an en France et se révèle supérieur à celle pratiquée dans nombre d'autres grandes villes, y compris américaines.
Au-delà de la mobilisation contre les plateformes, la réunion avait également un second objet : "la question cruciale de la ruralité", vu notamment sous l'angle de l'activité hôtelière. Pour Roland Héguy, "nos territoires ruraux et d'exception doivent être attractifs et proposer des commerces et des services de proximité, performants et répondant aux besoins des habitants". L'Umih a annoncé, à cette occasion, la tenue d'Assises de la ruralité, les 9 et 10 avril 2018 à Rodez, et "compte sur la participation de l'AMF à cet événement important pour la profession".