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Absentéisme scolaire - Les allocations familiales versées rétroactivement si l'élève revient à l'école, indique le chef de l'Etat

Lors d'un déplacement à Beauvais (60) le 25 mai, Nicolas Sarkozy a annoncé que les allocations familiales seraient "versées rétroactivement" dans le cas du retour de l'élève à l'école. S'exprimant lors d'une réunion de travail consacrée à l'absentéisme et aux violences scolaires, à la préfecture de l'Oise, le président de la République a répété qu'au bout de quatre journées et demie d'absence non justifiées, le principal de l'établissement scolaire proposera un "contrat de responsabilisation parentale". Trois ministres, Luc Chatel, Education nationale, Brice Hortefeux, Intérieur, et Eric Woerth, Travail, ainsi que des responsables d'établissements scolaires, le procureur de la République James Juan, et la maire de Beauvais, Caroline Cayeux, participaient à cette réunion. "Il y a un absentéisme occasionnel, un structurel. C'est celui-là que nous sommes décidés à combattre, mais cela ne pourra se faire sans la responsabilisation des familles", a déclaré le chef de l'Etat. "En cas de récidive les allocations seront supprimées", a-t-il précisé. Le 5 mai dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé que les allocations familiales seraient "systématiquement" suspendues en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répété (lire nos articles ci-contre). "Les solutions sont ailleurs ! Il est inutile de passer du temps à dénoncer une nouvelle fois la suspension des allocations familiales comme réponse à l'absentéisme scolaire: tout a été dit et le consensus se fait autour de l'inefficacité de cette mesure", avait aussitôt déclaré la FCPE, principale associations de parents d'élèves. "Cela aurait pour conséquence de creuser le fossé qui existe entre ces familles et l'institution scolaire", avait également critiqué la Peep, seconde association de parents. La conférence des présidents de l'Assemblée nationale a confirmé ce 25 mai, que la proposition de loi d'Eric Ciotti (visant à lutter contre l'absentéisme scolaire par une suspension des allocations familiales) sera examinée le 16 juin prochain. Le texte prévoit, "après un premier avertissement", la "suspension immédiate" de la part d'allocations familiales versée pour l'enfant absentéiste. Le versement est rétabli "lorsque l'assiduité de l'enfant a pu être constatée pendant une période d'un mois". Et ce rétablissement "est rétroactif" sauf si l'élève a été à nouveau absent "au moins quatre demi-journées".
A Beauvais, Nicolas Sarkozy a évoqué également la création d'établissements de réinsertion scolaire qui seront des internats. Il a indiqué qu'ils seraient une "dizaine à la rentrée" dont trois en Seine-Saint-Denis et un dans la Somme. Ces établissements accueilleront des enfants de 13 à 16 ans, les plus perturbateurs, avec un encadrement très renforcé. Si la famille n'est pas d'accord, "on passera par la justice", a prévenu le chef de l'Etat. Il a répété que les 53 établissements les plus difficiles, dont trois dans l'académie d'Amiens, disposeraient d'un "gendarme référent", et que les chefs des 100 établissements les plus difficiles auront "la possibilité de recruter eux-mêmes leurs enseignants sur la base du volontariat" (lire nos article ci-contre).


Catherine Ficat