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Ressources humaines / Gestion locale - Les collectivités toujours plus nombreuses à envisager de réduire leurs effectifs

Près d'une collectivité locale sur deux (44%) prévoit de réduire ses effectifs face à la baisse des dotations de l'Etat, contre seulement une sur quatre (26%) en 2015 (voir ci-contre notre article du 5 octobre 2015), selon une étude dont les principaux résultats ont été rendus publics lundi 17 octobre par Ranstad, spécialiste du marché des ressources humaines.  Depuis la publication de son premier baromètre en 2012, "jamais la proportion de collectivités anticipant un recul de leurs effectifs n'avait été aussi importante", soulignent les auteurs.

44% des collectivités prévoient de réduire leurs effectifs

Ainsi, 90% des communes interrogées estiment que la baisse de l'enveloppe de dotation globale de fonctionnement (DGF) va affecter leur gestion des ressources humaines et des recrutements, et ce, malgré l'embellie qu'ont connu leurs finances en 2015, relevée par la Cour des comptes dans un récent rapport (voir ci-contre notre article du 12 octobre). Elles sont 60% à avoir déjà réduit leurs charges de fonctionnement en 2016 tandis que 30% prévoient de le faire d'ici la fin de l'année. 55% des collectivités jugent pourtant très peu probable d'avoir recours à une hausse de la fiscalité, contre 40% qui y ont déjà recours ou envisagent de le faire d'ici fin 2016.

Maîtrise de la masse salariale

Alors que l'emploi dans la fonction publique territoriale, forte de 1,93 million d'agents fin 2014, avait progressé à cette date de 1,6% par rapport à 2013, en 2016 et pour la deuxième année consécutive, les collectivités sont 44% à prévoir de réduire leurs effectifs (contre 26% en 2015) et seulement 13% de les augmenter, selon l'étude. Près de deux tiers d'entre elles (62%) optent pour le non-remplacement des départs à la retraite, devant le non-renouvellement des contrats de certains contractuels (22%) et le transfert de personnels dans le cadre d'une mutualisation (8%). La maîtrise de la masse salariale constitue la priorité de 89% des collectivités, devant la mutualisation des services (65%). En découle une "forme de modération salariale", dont témoigne la hausse modeste (0,8%) du salaire net moyen dans la fonction publique territoriale en 2014 (voir ci-contre notre article du 19 septembre).

Dégradation continue du climat social

Dans ce contexte, la dégradation du climat social au sein des collectivités s'accélère. Alors qu'en 2015, 43% des personnes interrogées estimaient que le climat social s'était assombri (une hausse de 15 points sur un an à l'époque), plus de la moitié d'entre elles (52%) estiment que le climat social s'est dégradé en 2016, une hausse de 9 points en un an. Cette "morosité", souligne l'étude, est particulièrement importante au sein des grandes communes (plus de 50.000 habitants) où elle atteint 62%, soit une hausse de 23 points sur un an. Les petites communes (moins de 5.000 habitants) sont 43% à juger de même (+5 points sur un an). Les communes moyennes (5.000 à 15.000 habitants) sont en revanche moins nombreuses à constater cette dégradation (47% contre 58%). Les réformes territoriales et l'incertitude qu'elles génèrent expliquent en partie ces résultats.