Les communes affichent leur action culturelle

Une enquête inédite de l'Association des maires de France met en évidence les implications et actions des communes et intercommunalités en matière culturelle. La commune s'avère être le premier financeur public de la culture sur son territoire... et parfois le seul.

Compétence facultative pour le bloc local, la culture n'en est pas moins une politique dont les communes et intercommunalités se sont largement emparées. C'est ce que démontre la première enquête sur le sujet menée par l'Association des maires de France (AMF), publiée à l'occasion du dernier Congrès des maires. Issu de 1.983 réponses (1.881 communes et 102 EPCI compétents), ce panorama inédit met d'abord en évidence la place centrale de la commune en matière de politique culturelle. 

Alors que la compétence en matière de construction, entretien et fonctionnement d'équipements culturels d'intérêt communautaire peut être exercée par les EPCI, les communes restent très majoritairement compétentes en la matière. Si 31% des communes de moins de 2.000 habitants ont transféré en totalité cette compétence, elles ne sont que 16% parmi les communes de 2.000 à 9.999 habitants et environ 10% parmi celles de 10.000 habitants et plus.

Les associations, premiers partenaires des communes

Autre variation selon les strates de communes : l'implication des partenaires institutionnels. Pour les communes de moins de 30.000 habitants, les partenaires sont avant tout les associations (pour 73% des communes de moins de 2.000 habitants et 89% chez celles de 10.000 à 29.999 habitants), devant le département, la Drac (direction régionale des affaires culturelles) et la région. On note toutefois que pour 55% des communes de moins de 2.000 habitants, il n'existe aucun échange avec la Drac. Au-delà de 30.000 habitants, la Drac devient le partenaire le plus souvent présent (pour 95% des communes), devant les associations (85%), les départements et les régions (75% chacun) et la direction académique des services de l'Éducation nationale (Dasen, 70%). 

Des équipements culturels variés

En matière d'équipements et structures culturels, 73% des communes et EPCI ayant répondu possèdent des salles polyvalentes, 63% des bibliothèques et 61% des lieux patrimoniaux (dont 34% des monuments historiques). Viennent ensuite les écoles de musique ou conservatoires non labellisés (27%), les salles de spectacles non labellisées (21%), les salles d'expositions hors musées (20%) et les cinémas (17%). Ces équipements sont le plus souvent gérés par une régie communale (56%) ou intercommunale (12%), tandis que 27% sont confiés à des associations. Les gestions par une délégation de service public (2%) ou un établissement public de coopération culturelle (EPCC, 1%) étant marginales.

L'offre culturelle s'avère tout aussi variée. Les actions du champ du spectacle vivant concernent 61% des communes de moins de 2.000 habitants et plus de 85% des communes de 2.000 habitants et plus, et jusqu'à 91% des intercommunalités. Des expositions sont également organisées dans plus de 80% des communes de 2.000 habitants et plus. Les activités en lien avec le patrimoine et les projections de films concernent respectivement 38% et 31% de l'ensemble des communes. Par ailleurs, 62% des collectivités agissent pour l'éducation artistique et culturelle des enfants, que ce soit sur les temps scolaire, périscolaire ou extrascolaire. Néanmoins, seules 5% des collectivités du panel ont signé un contrat territorial d'éducation artistique et culturelle avec l'État.

Quatre communes sur dix ne reçoivent aucune aide

Pour mener à bien ces actions, 67% des collectivités répondantes se disent être les premiers financeurs de la culture sur leur territoire. 39% des communes et 8% des intercommunalités affirment même ne recevoir aucune aide. Pour les 61% des communes percevant des aides financières, celles-ci viennent d'abord du département (33%), de l'intercommunalité (26%) et de la région (17%). Les aides de la Fondation du patrimoine touchent 11% des communes, un taux égal aux aides de la Drac. Quant aux dispositifs contractuels avec l'État (Villages d'avenir, Petites villes de demain, etc.), ils ne concernent que 6% des communes.

Sans surprise, le manque de moyens financiers au sein de la collectivité est, pour 62% d'entre elles, la principale difficulté rencontrée pour organiser l'offre culturelle sur son territoire, devant le manque d'aides financières extérieures (pour 44% des communes et 56% des EPCI). Les coûts et cachets artistiques, le manque de personnels formés, les droits d'auteur, le manque d'équipements culturels ou leurs coûts de fonctionnement sont également cités par de nombreuses collectivités. Mais les freins à la culture peuvent aussi s'expliquer par un "public éloigné de la culture", des questions de mobilité et de transport, un manque de tissu associatif culturel ou encore les exigences des normes techniques.

Pour l'AMF, les résultats de cette enquête  sont de nature à "nourrir utilement" le dialogue avec le ministère de la Culture et ses partenaires.

 

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