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Culture - Les conseils régionaux veulent préserver la bibliodiversité

"Défendre le livre et la lecture comme une ouverture sur le monde, un bien commun de l'humanité et non comme un produit consommable" est la réponse  apportée par Francis Parny, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France (également chargé de la culture et des nouvelles technologies de l'information et de la communication) à l'interrogation "quelle place pour le livre dans les politiques régionales" lors des deuxièmes rencontres nationales du livre en région, le 17 mars. Organisée par l'Association des régions de France (ARF) et la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), cette journée a démontré qu'à côté du cinéma et du spectacle vivant, le livre bénéficie désormais d'une politique d'accompagnement conséquente des régions. Aide financière bien sûr : à titre d'exemple, la moyenne du financement de la part structures régionales du livre s'établit aujourd'hui à plus de 56%, tandis que la moyenne de subventions d'Etat, via les Drac (directions régionales des affaires culturelles) se situe vers 30%.
Autre illustration, cette année, au Salon du livre de Paris, ce sont plus de 300 éditeurs régionaux qui ont exposé leurs publications sur les stands des quinze régions participantes, ce qui a représenté un investissement de 1,2 million pour les conseils régionaux.
Mais surtout, comme l'a rappelé Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France et premier vice-président de l'ARF, le soutien des régions concerne toute "la chaîne du livre" : de l'auteur au lecteur, en passant par l'éditeur et le diffuseur, le libraire indépendant, la bibliothèque, l'organisateur de salons et manifestations littéraires.
Citant sa région en illustration, Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional de Rhône-Alpes, a cité les principaux apports des régions : fonds d'aides aux auteurs (dans d'autres régions, il peut s'agir de résidence d'écrivains), aides à la reprise, à l'agrandissement ou à la création de librairies indépendantes, aides pour les revues (en sciences humaines par exemple), en direction de la littérature pour la jeunesse, en faveur des traductions, actions également pour le lecteur, comme en Rhône-Alpes, la carte M'ra (carte à puce gratuite et pluriannuelle diffusée aux jeunes par le conseil régional)...
Les principaux résultats de ces politiques mises en oeuvre par les régions : pour   Jean-Jack Queyranne, "le formidable succès des salons et rencontres pour toutes les catégories de populations, la consolidation des réseaux des librairies dans les petites villes et les achats de livres pour les jeunes". Francis Parny quant à lui a évoqué la possibilité de liberté, le droit à l'expérimentation que ne donne pas le cadre national, l'opportunité d'échanges et également le dispositif d'aides aux réseaux (en particulier de petits éditeurs). "Dans cette période de crise et au moment du débat sur la clause générale de compétence, il faut se battre pour la diversification et la diversité, la bibliodiversité ", a plaidé Francis Parny, thème repris par la plupart des intervenants. 

 

Catherine Ficat