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Transports - Les Côtes-d'Armor innovent dans l'autopartage

L'autopartage est-il réservé aux villes denses ? En milieu rural, il a aussi ses chances comme l'illustre le lancement, dans les Côtes-d'Armor, d'un projet original porté par le conseil général.

Baptisée Ecoto, cette expérimentation lancée en mars prochain dans les Côtes-d'Armor pour une durée d'un an vise à mutualiser un véhicule entre différentes personnes - publiques ou privées - et ce pour différents usages. "C'est à notre connaissance unique en France", vante Laurent Burlot, chef du service Transport au département. Le réseau de transport interurbain ne pouvant couvrir tous les besoins sur ce territoire très rural et les systèmes de transport à la demande locaux restant insuffisants car ne convenant pas forcément aux employés, "nombreux à avoir des horaires décalés, notamment dans l'agroalimentaire", un nouveau service a été pensé par le conseil général. Son principe : mettre un véhicule à disposition d'un équipage de trois ou quatre salariés en covoiturage pour les trajets domicile-travail. "Les contraintes sont assez fortes", reconnaît Laurent Brulot, "car ces personnes doivent se connaître préalablement, avoir les mêmes horaires et s'engager sur un an". Le prix de l'abonnement, payé par chaque salarié, est de 100 euros par mois. Pour impliquer aussi les employeurs (entreprises privées, associations, collectivités), le conseil général propose d'utiliser le véhicule en autopartage, de façon privative, pour les déplacements professionnels. L'employeur peut ainsi utiliser la voiture dans la journée pour un coût de location de 56 centimes d'euro du km. Le salarié peut aussi la louer à titre personnel, en dehors de la période de covoiturage.

En pratique, la répartition des coûts en fonction de chaque usage est gérée par un équipement embarqué à bord du véhicule (GPS, borne de prise de service). Chaque utilisateur a une carte spécifique et chaque véhicule une carte d'achat de carburant. C'est le délégataire, propriétaire des véhicules, qui mettra en œuvre le dispositif et gérera les aléas. Le projet prévoit 15 voitures et 60 covoitureurs. Le département y investit 50.000 euros. "A ce jour, six équipages sont constitués, au sein du conseil général et d'une entreprise de l'agroalimentaire", ajoute le chef de service.