Les élus des communes touristiques accueillants envers les meublés de tourisme
Une enquête sur la perception des meublés de tourisme conclut à leur bonne image auprès des élus des territoires touristiques. En revanche, ces derniers connaissent mal la loi de novembre 2024 visant à réguler les meublés et à rééquilibrer le marché de la location de longue durée.
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Les élus locaux hostiles aux meublés de tourisme ? Pas tous, loin s'en faut. Une enquête du cabinet Protourisme publiée le 2 décembre 2025 et réalisée pour le compte de l'Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett) et de l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV) auprès des 224 collectivités adhérentes ou partenaires de l'Anett révèle qu'une très large majorité des élus de communes touristiques voient les meublés de tourisme comme une contribution positive à l'économie locale. Et un an après la promulgation de la loi "Le Meur-Echaniz" visant à réguler les meublés de tourisme de type Airbnb et donnant des pouvoirs étendus aux maires pour rééquilibrer l'offre de logements en faveur de la longue durée, cette "première étude menée de façon professionnelle et structurée" met en lumière la méconnaissance du texte et un faible taux de recours.
Impacts économiques positifs contre raréfaction des logements
En termes d'attractivité, 47% des collectivités répondantes estiment que les meublés de tourisme contribuent à une meilleure répartition géographique des touristes sur le territoire. Dont 59% parmi les collectivités classées en montagne mais seulement 34% parmi celles du littoral, lesquelles considèrent à 54% que les touristes restent encore trop concentrés dans les zones attractives.
Très majoritairement (82%), les collectivités interrogées estiment que les meublés touristiques répondent à un besoin d'accueil des touristes, même si les communes situées en zone tendue ou présentant une part importante de résidences secondaires se montrent plus réservées sur ce point. Elles sont encore 80% à trouver que les meublés contribuent au développement touristique local – mais seulement 53% parmi les communes urbaines – et, par conséquent, qu'ils ont des impacts économiques positifs (82%).
Mais elles sont presque autant à estimer que ces meublés contribuent à la raréfaction des résidences principales (78%). En outre, 45% des collectivités trouvent que les meublés de tourisme génèrent des nuisances, une situation particulièrement relevée par les communes du littoral. Toujours aussi contrasté, le panel indique encore qu'un petit tiers des collectivités (29%) trouvent insuffisant le nombre de meublés de tourisme pour répondre à la demande. En montagne toutefois, les meublés sont largement perçus comme une solution pour lutter contre les "lits froids" (72%).
Le DPE risque d'aggraver les "lits froids"
L'enquête nous apprend encore qu'une majorité d'élus de communes soumises à la taxe additionnelle départementale (TAD) ou régionale (TAR) à la taxe de séjour sont critiques sur l'intérêt de cette taxe (57%), jugent pertinente une taxe d'habitation sur les résidences secondaires pour générer des recettes fiscales complémentaires (57%) ou lutter contre les logements vacants et les "lits froids" (52%), et rejettent l'exclusion des meublés de tourisme du calcul des 70% d'hébergements classés requis pour l'obtention du classement en station de tourisme (66%).
Les critiques visent la loi Le Meur-Echaniz quand 61% des élus estiment que l'imposition de critères de performance énergétique (DPE) sur les meublés de tourisme risque d'aggraver le phénomène des lits froids – une inquiétude plus marquée chez les élus de montagne (69%). Surtout, 32% des élus – dont 55% dans les communes de moins de mille habitants – affirment ne pas connaître la loi et disent attendre un guide de l'État sur le sujet, tandis que 40% en ont entendu parler mais souhaitent plus de détails. Au final, seuls 28% affirment connaître parfaitement la loi.
Des mesures mises en place par une minorité d'élus
Pour ceux qui connaissent la loi, seul le numéro d'enregistrement est majoritairement perçu comme un outil de régulation pertinent (65% d'avis positifs), devant la limite du nombre d'autorisations de locations par personne physique (45%) et l'imposition du DPE (41%).
À ce jour, 44% des élus interrogés déclarent avoir mis en place des mesures visant à renforcer l'encadrement des meublés de tourisme. Parmi eux, 75% observent une amélioration de la connaissance et du contrôle du parc de meublés et 29% jugent que cela va favoriser la création de logements permanents.