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Jeunesse / Citoyenneté - Les jeunes engagés font aussi leur rentrée

Echanger avec des élus au Forum européen des jeunes engagés, faire ses premiers pas d'entrepreneur social avec Ticket for Change, réaliser un service civique dans une école, un centre de réinsertion sociale ou une collectivité locale... Tour d'horizon des mille et une façons dont les jeunes engagés de France préparent leur rentrée citoyenne.

"Mieux que vivre ensemble, faire ensemble ? " A Lille, du 26 au 28 août, la question a suscité l'enthousiasme de quelque 800 jeunes de 16 à 30 ans, sous l'impulsion de l'Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville) et de plusieurs autres associations (1) pour la deuxième édition du Forum européen des jeunes engagés (Foreje). Cohésion sociale, outils numériques, travail, conseil de citoyens, COP 21, quartiers… autant de thèmes abordés pendant trois jours, lors de conférences ou d'ateliers d'échanges plus informels.
"L'idée est, dans la mesure du possible, de construire un pont entre les jeunes concernés par une problématique et les personnes qui décident pour eux", peut-on lire sur le site du Forum. Autour de l'exemple d'un projet porté par le conseil lillois de la jeunesse, Akim Oural, maire adjoint de Lille, et de jeunes bénévoles se sont ainsi demandés : "Jeunes et élus, peut-on vraiment faire ensemble ?"

Une "jeunesse ambitieuse et généreuse" fait son tour de France

Le 26 août, c'était aussi la date choisie par la jeune équipe de Ticket for Change pour embarquer 58 aspirants entrepreneurs sociaux sur les routes de France. Avec un leitmotiv : "transformer des rêveurs en acteurs", notamment grâce aux rencontres avec des "pionniers" tels qu'André Dupon – fondateur du groupe d'entreprises d'insertion Vitamine T et président du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves).
Au terme d'un programme pédagogique intense de 12 jours entre Paris, Marseille, Condom, Bordeaux et Lille, les participants – 50 jeunes de 18 à 32 ans et 8 salariés d'entreprises – devraient avoir quelques cartes en mains bien utiles pour démarrer le projet qui leur tient à cœur. Et, avec cinq événements visant à accueillir au fil du tour quelque 3.000 personnes, une campagne de communication offensive et le soutien d'Emmanuel Macron et de Najat Vallaud-Belkacem, les jeunes de Ticket for Change aspirent bien à devenir les "ambassadeurs d'une jeunesse ambitieuse et généreuse"... selon les termes de Jean-Paul Delevoye, fervent défenseur du projet, qui accueillait la soirée de lancement du 25 août au Conseil économique, social et environnemental.

"La France s'engage" : une quatrième sélection de projets en cours

De quoi donner du cœur à l'ouvrage à Patrick Kanner pour cette rentrée qui s'annonce chargée. Remaniement oblige, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports – qui gérera désormais la politique de la ville en direct - a dû renoncer à venir féliciter l'équipée Ticket for Change lors de sa soirée de clôture du 4 septembre. Avant ça, de retour dans sa ville d'origine le 26 août pour encourager les jeunes du Foreje, le ministre s'était réjoui de fêter son premier anniversaire au gouvernement en compagnie d'une "jeunesse qui refuse la morosité et s'engage au quotidien".
Patrick Kanner a en outre fait le point le 1er septembre sur "La France s'engage". Les porteurs de projets d'utilité sociale ont jusqu'au 15 septembre pour candidater à la quatrième session de la démarche présidentielle. D'après le cabinet du ministre de la Jeunesse, 11 millions d'euros – sur les 50 millions d'euros prévus pour l'ensemble de l'appel à projets – auraient déjà bénéficié à 45 projets désignés lauréats lors des trois premières sessions. Pour aiguiller de futurs candidats, des événements sont actuellement organisés dans six villes de France par l'association MakeSense. Toutefois, bien que la participation des jeunes soit appréciée - l'Union nationale lycéenne a ainsi reçu un prix spécial du jury en juin dernier avec le projet "Dis-le à tout le monde" visant à lutter contre le harcèlement scolaire -, le dispositif n'est pas centré sur la jeunesse.

Bientôt 500 jeunes en service civique dans des CHRS

Le 3 septembre, c'est la mobilisation en faveur du service civique qui a fait son retour, avec la signature d'une nouvelle convention entre Patrick Kanner, Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l'Egalité des territoires et de la Ruralité, Louis Gallois, président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), et François Chérèque, président de l'Agence du service civique. Objectif : "permettre à 500 jeunes d'intégrer l'une des 850 associations adhérentes" de la Fnars "sur la base d'une subvention de l'Etat d'un montant de 30.000 euros", précise un communiqué des signataires.
"Au sein d'une structure d'hébergement ou de réinsertion sociale", les jeunes volontaires pourront ainsi être chargés de "l'animation d'ateliers socioculturels à destination des personnes accueillies dans ces établissements ou l'organisation de sorties sportives ou culturelles". "Les jeunes hébergés, en situation de précarité, seront également incités à s'engager en service civique", ajoute le communiqué.
Quant aux collectivités, tout semble fait pour les encourager à recruter des volontaires. Après un engagement de principe de la part de quatre associations d'élus en juillet (2) à "promouvoir le service civique" (voir notre article du 10 juillet 2015), des journées de présentation seront bientôt organisées en partenariat avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Un vade-mecum destiné à outiller les collectivités sera en outre diffusé à l'automne par l'Agence du service civique.

Caroline Megglé

(1) Organisé par l'Afev, Graines de France, Les Petits Débrouillards et Unis-Cité, le Forum européen des jeunes engagés (Foreje) a réuni en outre une vingtaine d'organisations de jeunes et de partenaires tels que l'Anacej (Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes).
(2) L'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF), l'Association des régions de France (ARF), l'Assemblée des Communautés de France (ADCF) et l'Association des maires ruraux de France (AMRF) se sont engagées à cette occasion. D'après le cabinet du ministre de la Jeunesse, d'autres réseaux d'élus devraient prochainement s'impliquer à leur tour.