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Les jeunes Français ne progressent pas en lecture

Les résultats des tests de la Journée défense et citoyenneté (JDC) montrent un léger recul des "lecteurs efficaces" parmi les jeunes Français. D'importantes disparités sont également observées selon les territoires.

Où en sont les jeunes Français en matière de lecture ? Pour le savoir, le test de lecture réalisé lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC) est un outil précieux. Selon une note de la direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale publiée le 15 juin, la JDC 2020 révèle que 9,5% des 437.000 jeunes âgés de 16 à 25 ans de nationalité française qui ont participé au test rencontrent des difficultés de lecture, et que le tiers de ces derniers peut être considéré en situation d’illettrisme.

Dans le détail, 4,6% des jeunes ont des difficultés sévères en lecture, 4,9% ont de très faibles capacités, 11,9% sont de médiocres lecteurs, enfin, 78,6% sont des lecteurs efficaces. De plus, il existe une nuance selon les sexes : seuls 77,7% des garçons sont des lecteurs efficaces contre 79,4% des filles.

De manière plus attendue, le niveau d'études des jeunes gens est un indicateur de leur capacité de lecture, et cela dans des proportions importantes. Ainsi 43,5% des jeunes n'ayant pas dépassé le collège sont en difficulté, contre 28,4% chez ceux qui ont atteint le niveau CAP-BEP, 15,7% chez ceux qui ont atteint un bac professionnel et 3,5% chez ceux qui sont allés jusqu'au bac général ou technologique et au-delà.

La Picardie à la traîne

Autre enseignement du test de la JDC : la répartition géographique des difficultés en lecture chez les jeunes. Les départements d'outre-mer arrivent de très loin en queue de peloton, avec des résultats allant de 25,4% des jeunes en difficulté de lecture pour la Réunion et jusqu'à 71,1% à Mayotte. En métropole, les départements picards figurent parmi les moins bien classés : la part des jeunes en difficulté de lecture s’élève à 12,9% dans l’Aisne, 12,2% dans la Somme et 11,1% dans l’Oise. On retrouve un niveau identique dans le Cher et la Haute-Marne (12%) ainsi qu'en Seine-Saint-Denis (11,9%). À l'inverse, quinze départements présentent des taux de difficultés en lecture sous le seuil des 7%. Dans cette catégorie, on observe des regroupements géographiques assez marqués. Sont en effet concernés trois départements d'Île-de France (Paris, Hauts-de-Seine et Yvelines), quatre départements de l'Ouest (Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique), deux départements du Sud-Ouest (Pyrénées-Atlantiques et Haute-Garonne) et enfin sept départements compris entre le Puy-de-Dôme et les Hautes-Alpes, en passant par le Rhône, l'Ardèche, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.

Ceci posée, une question vient à l'esprit : quid de l'évolution dans le temps de ces difficultés en lecture ? Ici, la Depp botte en touche : des nouveautés dans le test rendent incomparables les résultats de 2020 à ceux des années précédentes. Des "problèmes techniques" avaient déjà empêché les comparaisons avec les résultats de l'année 2018 et ceux des années précédentes.

Malgré les réserves méthodologiques, on retiendra qu'en 2015 les lecteurs efficaces représentaient 80,7% des participants à la JDC, un chiffre qui s'élevait à 79,9% en 2009, année marquée des évolutions visant à "fiabiliser la mesure des performances". La catégorie des lecteurs efficaces a donc connu une légère baisse ces dernières années.